2022
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https://doi.org/10.4000/espacepolitique.9484
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Ignaz Strebel et al., « Bâtiments en flux : le travail relationnel des concierges sur les infrastructures d’habitation », L’Espace Politique
Prises dans de multiples flux de relations sociotechniques, nos habitations sont des infrastructures relationnelles cousues de multiples manières à l’environnement matériel et humain. L’approche ethnographique du travail des concierges montre comment s’opère cette couture, notamment à travers les interventions de réparation et de maintenance qui relient et reconfigurent nos infrastructures de logement en permanence. Contre la tentation de réduire le travail des concierges à des tâches isolées, l’approche relationnelle des infrastructures résidentielles permet de mieux saisir leur contribution essentielle à l’habitabilité et à la durabilité des infrastructures. La première section de l’article développe conceptuellement cet enjeu relationnel en insistant sur l’ancrage géographique des infrastructures, qui requiert de les aborder non pas comme des objets standards mais comme des espaces toujours situés. La collecte des données empiriques s’appuie sur une analyse ethnométhodologique et vidéo-ethnographique d’interactions et de routines sociotechniques de quatre types de concierges en Suisse alémanique. La deuxième section propose une immersion dans le travail des concierges en montrant comment s’organise leur travail au quotidien et comment en retour leur travail reconfigure les bâtiments. La troisième section contient une discussion théorique sur la dimension relationnelle des infrastructures en abordant le bâti résidentiel non pas comme un objet statique mais comme un flux permanent d’ajustements et d’expérimentations. La quatrième section apporte une illustration empirique montrant comment les concierges concourent à ordonner ces flux sociotechniques agissant comme des médiateurs entre un ordre social et un ordre technique. Tout en rappelant quelques concepts clefs de l’article (« provincialisation », « relationnalité » des infrastructures), la conclusion souligne le rôle (micro-)politique des concierges, dont le travail revient à gouverner les comportements d’autrui tout en veillant à la cohabitation pacifique entre humains et hon-humains.