2006
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https://doi.org/10.4000/ethiquepublique.1699
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Gilbert Vincent, « Justice et charité : l’institution symbolique de l’espace public laïque en France », Éthique publique
L’histoire de la société française de ces deux derniers siècles est profondément conflictuelle et l’on a pu, sans trop d’exagération, parler d’une lutte des deux France, catholique et républicaine. On a souvent dit, à la lumière de l’issue de l’affrontement à propos de l’école, que la seconde l’a emporté sur la première. En examinant le dossier de l’histoire de l’aide et de l’action sociales, tout aussi sensible que celui de l’école, on découvre que la laïcité repose sur un travail symbolique intense. On s’efforce donc, ici, de cerner l’ensemble des conditions, obstacles, moyens et projets qui ont permis qu’une dynamique très conflictuelle, d’apparence idéologique, débouche sur une solution d’apaisement, rendue possible par la réinterprétation de signifiants emblématiques – justice, charité, fraternité, solidarité, etc. – et par divers emprunts sémantiques. Après coup, il semble possible d’affirmer que le partage symbolique accompagne, à supposer qu’il n’en soit pas une condition majeure, l’invention institutionnelle d’une république dont la laïcité a pour moyen la neutralité, mais pour finalité la reconnaissance et l’appartenance communes.