1999
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Jacques Viret, « La notation du chant grégorien », Cahiers d’ethnomusicologie
Les plus anciennes notations du chant grégorien (IXe-XIe siècle) sont sans portée : elles contiennent un grand nombre d’indications rythmiques perdues par les notations plus tardives (XIIe siècle), sur portée, lesquelles en revanche indique avec précision la hauteur des notes. Les moines de Solesmes ont étudié ces notations sous l’angle paléographique, mais leur style d’interprétation (créé vers 1850 pour remédier au déclin de la tradition grégorienne depuis la fin du Moyen Age), valable d’un point de vue pratique, ne saurait prétendre reconstituer l’exécution originelle du chant grégorien. Celle-ci requiert une approche comparative – suggérée dès les années 1950 par le folkloriste hongrois B. Rajeczky – selon laquelle les notations grégoriennes, de toute manière imprécises, demandent à être complétées par l’écoute des chants traditionnels actuels pour donner lieu à une exécution chantée dont le style puisse se prévaloir d’une authenticité au moins vraisemblable (rythme de type parlando-rubato). Un comparatisme plus spécifique prend en compte les analogies, mises en évidence par C. Floros, entre les notations des chants liturgiques grégorien et gréco-byzantin. Cela pose l’épineux problème des origines de la notation latine (celles aussi du répertoire), et indirectement de sa nature : les signes notés (neumes) dérivent des accents grammaticaux tout en présentant par ailleurs un caractère partiellement chironomique (gestuel), impliquant peut-être un processus de copie sous dictée (K. Levy). Ce processus pourrait renvoyer, pour le répertoire de la messe, seul uniformisé, à un éventuel archétype noté qui aurait servi de support ou de référence lors de la diffusion du chant romain en territoire franc, à l’époque carolingienne.