Que fait #MeToo à la littérature ?

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2022

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  • 20.500.13089/gbaf
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Marie-Jeanne Zenetti, « Que fait #MeToo à la littérature ? », Revue critique de fixxion française contemporaine


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Que fait #MeToo fait à la lecture, à la critique et à l’enseignement des textes littéraires ? Le mouvement #MeToo a contribué à une large prise de conscience quant aux enjeux linguistiques liés aux violences sexuelles et sexistes : lutter contre de ces violences suppose d’abord de nommer un viol un viol. Mais une telle exigence de désambiguïsation peut entrer en contradiction avec la complexité interprétative valorisée dans le cadre de la lecture littéraire. Elle présenterait par ailleurs le risque d'inviter à lire des textes éloignés de nous dans le temps et l’espace en les évaluant à l’aune de notions et d’une morale contemporaines jugées anachroniques. Prolongeant les réflexions récentes de Gisèle Sapiro (Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ?) et d’Hélène Merlin-Kajman (La littérature à l’ère de MeToo), cet article étudie la réception du récit de Vanessa Springora, Le consentement (2020). En interrogeant la polarisation des discours critiques et théoriques entre une lecture “féministe” et une lecture “littéraire” parfois présentées comme incompatibles, il pose la question du lien possible entre violences sexuelles et pratiques interprétatives. Il théorise une pratique de lecture soucieuse de contextualiser l’usage des modèles interprétatifs mobilisés dans l’analyse littéraire et de les critiquer en interrogeant les rapports de pouvoir qu’ils dissimulent. Il défend ainsi l’hypothèse que le mouvement #MeToo invite les littéraires à réévaluer leurs pratiques et leurs paradigmes de lecture en fonction de ce qu’ils rendent possible.

What does #MeToo do to reading and teaching literature? The #MeToo movement has contributed to a broad awareness of the linguistic issues related to sexual and gender-based violence: fighting against such violence first implies to name a rape a rape. But such a disambiguation can contradict the interpretative complexity valued in literary reading. It could also present the risk of reading texts that are distant in time and space by evaluating them according to contemporary notions and morality, which could be regarded as anachronistic. Extending the recent reflections of Gisèle Sapiro (Peut-on dissocier l’homme de l’auteur?) and Hélène Merlin-Kajman (La littérature à l’heure de #MeToo), this article studies the reception of Vanessa Springora's Consent: A Memoir (2020). By questioning the polarization of critical and theoretical discourses between “feminist” readings and “literary” readings, which are often presented as incompatible, it raises the question of the possible link between sexual violence and interpretative practices. It then theorizes a reading practice based on contextualizing the use of interpretive models mobilized in literary analysis, and criticizing them by questioning the power relations they conceal. It defends the hypothesis that the #MeToo movement invites us to reevaluate our reading practices and paradigms in terms of what they make possible.

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