La représentation géopolitique du Sinaï dans trois titres de presse écrite en 2013

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2015

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  • 20.500.13089/gibo
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Ivan Sand, « La représentation géopolitique du Sinaï dans trois titres de presse écrite en 2013 », Revue de géographie historique


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L’histoire récente du Proche-Orient a conféré un statut particulier à la région du Sinaï : occupée par Israël entre 1967 et 1982, la péninsule est considérée par l’Etat hébreu et par l’Egypte, comme une zone tampon entre les deux pays, garante d’un certain équilibre régional. Cependant l’étude au niveau local de la situation du Sinaï requiert une analyse approfondie de sa place au sein de l’Etat égyptien. En effet, les populations bédouines, qui composent environ 70 % des 550 000 habitants de la péninsule, ont généralement le sentiment de constituer des citoyens de seconde zone pour le pouvoir central du Caire. Cet article tend à mettre en regard les différentes représentations géopolitiques des acteurs impliqués dans le contrôle de la péninsule. Que ce soit parmi les populations locales, les entités voisines (Israël, Territoires Palestiniens) ou les grandes puissances internationales, le Sinaï constitue une région clé avec une dimension symbolique très forte, du point de vue militaire, commercial et même religieux. L’analyse des rivalités de pouvoir sur ce territoire nécessite donc une approche multi-scalaire, mettant en perspective l’étude des enjeux que concentre la péninsule à différentes échelles. Depuis la révolution égyptienne de 2011, la péninsule du Sinaï oscille dans la presse entre la menace d’un « nouvel Afghanistan » du djihadisme international, un « verrou stratégique » vis-à-vis d’Israël et le théâtre des luttes politiques internes égyptiennes. Cet article a tout d’abord pour objectif de mettre en lumière ces différences au moyen d’une analyse quantitative et qualitative de la place de ce territoire au sein de trois titres de presse écrite, égyptien, israélien et français au cours de l’année 2013. Les résultats de cette étude permettent dans un second temps d’identifier les causes de ces différentes interprétations et de dégager deux principales visions de la péninsule du Sinaï : elle semble à la fois oubliée sur le plan socio-économique et très convoitée d’un point de vue géostratégique. A priori antagonistes, ces deux représentations géopolitiques de ce territoire sont en réalité imbriquées et reposent sur un même socle historique et géographique.

The recent history of the Middle East enhanced a special status to Sinai: occupied by Israel between 1967 and 1982, the peninsula is seen as a « buffer zone » between Egypt and Israel, which guarantees the stability of the region. However the study of the local situation requires a precise analysis of Sinai’s position in the Egyptian state. For instance, in the Bedouin populations, who represent about 70% of the 550 000 inhabitants of Sinai, there is a strong feeling of being considered as a second-class citizen in the Egyptian government’s eyes. My researches, leaded at the French Institute of Geopolitics at the University Paris 8, aim to set against the different geopolitical representations of all the stakeholders involved in the administration of the peninsula. Whether we consider the local populations, the neighboring entities (Israel and Palestinian territories) or the international great powers, the Sinai constitutes a key region with a very strong symbolic dimension, in a military, commercial and even religious point of view. The analysis of the rivalries about this territory requires an approach at different geographical scales. Since the Egyptian revolution in 2011, the Sinai peninsula swings in the media from the threat of a potential « new Afghanistan » of international jihadism, to a « buffer zone » toward Israel or the battlefield of domestic political struggle in Egypt. This article first aims to highlight those differences via a quantitative and qualitative analysis of the position of this territory in three newspapers (Egyptian, Israeli and French) in the whole year 2013. The results of this study allow to identify the origins of these different interpretations and to emit two main visions of the Sinai peninsula: it seems to be unconsidered regarding social and economic aspects and at the same time very coveted in a geostrategic point of view. Although those two geopolitical representations seem antagonistic at first sight, they are actually drawn into each other and based on the same historical and geographical roots.

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