2016
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/giej
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https://doi.org/10.4000/geohist.5269
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Pierre Taborelli et al., « Apport des plans directeurs sur la compréhension de l’organisation spatiale du front durant la Grande Guerre. Application à l’Argonne », Revue de géographie historique
La Grande Guerre est principalement marquée sur le front ouest par une guerre de position (40 mois sur les 51 mois du conflit) s’étendant des Flandres à l’Alsace, soit environ 750 km. Le front est structuré en réseaux de défense, organisés en plusieurs lignes de tranchées denses et complexes dont la compréhension est difficile à l’échelle régionale. L’objectif de cette contribution est de comprendre l’organisation spatiale des tranchées à partir d’un secteur sans grande fluctuation de la ligne de front, en Argonne par l’analyse des Plans directeurs. En plaine dénudée (secteur de Reims), le rôle structurant des reliefs (observation, appuis) et de la végétation (effets de couverture et de masque) sur l’organisation des lignes de front en trois à quatre positions, est démontré (Devos et al., 2015). En revanche, en Argonne forestière, caractérisée par un relief de crêtes et de ravins, le front s’organise différemment avec une seule position allemande hypertrophiée et structurée en 14 lignes de tranchées qui s’oppose à quatre rideaux défensifs français régulièrement répartis. En effet, l’analyse sous Système d’Information Géographique (SIG), de trois Plans directeurs au 1/20 000 des Groupes de Canevas de Tirs des Armées de 1918, permet non seulement de nuancer le rôle des reliefs sur le front de la Grande Guerre mais aussi de quantifier les réseaux de défense. Dans cette marche forestière, la couverture végétale lisse considérablement l’effet des reliefs et constitue une contrainte majeure à la progression des troupes. Cela se traduit par le rapprochement des rideaux de défense et des premières lignes propices à la guerre des mines dont l’Argonne constitue un véritable conservatoire.