2017
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https://doi.org/10.4000/hybrid.756
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Alexandre Surrallés, « L’irreprésentable et l’ineffable », Hybrid
Si la couleur semble communiquer des valeurs qui fluctuent selon les cultures et les époques, l’attribution de corrélations affectives aux variations chromatiques paraît, en revanche, constituer une disposition largement répandue parmi les groupes humains. Mais est-il vrai que la notion de couleur, et les termes pour désigner les couleurs, existent dans toutes les langues ? Si certains contextes culturels ne disposent pas d’une représentation de la couleur, et par conséquent d’une nomenclature des couleurs individuelles, peut-on encore parler d’une sémantique des couleurs, voire d’une connotation affective des couleurs ? L’ethnographie d’une population autochtone de la haute Amazonie, qui évalue les expériences sensorielles relatives aux couleurs sans l’un des principaux outils descriptifs que sont pour nous les noms de couleurs, offre la possibilité de réfléchir à ce qu’on pourrait nommer avec un oxymore : le sens de l’ineffable.