2023
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/gul9
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https://doi.org/10.4000/hybrid.3004
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Arvi Sepp, « Vox populi et antisémitisme : Victor Klemperer sur l’« empathie » sélective allemande envers les Juifs », Hybrid
Cette contribution vise à analyser la représentation de l’« empathie » d’une partie de la population allemande envers les Juifs allemands sous le national-socialisme dans le journal Je veux témoigner jusqu’au bout (1933-1945) du philologue Victor Klemperer. La contribution adoptera une double perspective : d’une part, elle explorera les procédés d’écriture ethnographiques de Klemperer, et d’autre part, elle s’intéressera aux opinions et discours qui circulent dans le Troisième Reich. Dans son journal, sous le mot d’ordre vox populi, le diariste a collecté de manière méticuleuse toutes les informations – opinions, gestes, blagues, rumeurs, anecdotes, messages officiels et non officiels, etc. – susceptibles de révéler la « mentalité » ainsi qu’une certaine « empathie » des Allemands envers les Juifs persécutés, afin de saisir sur le plan philologique les modèles de pensée et de comportement, les attitudes et les sentiments collectivement partagés. Le journal de Victor Klemperer ressemble fortement à un cahier de notes de terrain sur l’idéologie, les images de soi et l’« empathie », aussi ambiguë et sélective qu’elle soit, d’une partie des « petites gens » envers les victimes juives de la persécution nazie. La contribution montrera les fondements idéologiques et sociaux de ces perceptions qui ont amené le diariste à croire en l’existence d’une « empathie allemande », même pendant la Shoah.