2018
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https://doi.org/10.4000/interfaces.596
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Hélène Ibata, « Painting as Event: Performance and gesture in late Turner », Interfaces
Durant les dernières décennies de sa longue carrière, J.M.W. Turner prit l’habitude de finir ses tableaux d’exposition en public, lors des jours de vernissage de la Royal Academy of Arts et de la British Institution. Il est possible d’établir un lien entre ces performances et la dimension de plus en plus gestuelle de la production de Turner, sa quête d’une adéquation entre son engagement émotionnel dans l’acte de peindre et les mouvements dynamiques de la nature, mais aussi sa conscience accrue du processus de création picturale comme expérience vécue ou kinesthésique dans laquelle se confondent vision et mouvement. Si les théories romantiques de l’expression peuvent expliquer une telle évolution, il est également possible de voir dans l’oeuvre de Turner l’articulation d’un certain nombre de problématiques soulevées par la réflexion phénoménologique sur la création picturale. Maurice Merleau-Ponty et Henri Maldiney notamment considèrent l’acte de peindre comme étant motivé par l’expérience vécue de l’artiste aussi bien que par le désir de montrer le monde tel qu’il est perçu et peint par le sujet en mouvement, plutôt que comme un objet distinct de la vue. Leurs analyses peuvent apporter un éclairage utile sur la tendance accrue de Turner, dans les oeuvres de sa maturité notamment, à rendre ses gestes immanents à la production de l’espace pictural.