2013
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-5393
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/jfgj
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/rac.2166
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Claudine Sagaert, « L’utilisation des préjuges esthétiques comme redoutable outil de stigmatisation du juif », Revue d’anthropologie des connaissances
Cet article examine de quelle manière « la dimension esthétique » de l’antisémitisme s’est mise en place du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle. Il vise à montrer comment par les affiches, dessins et textes antisémites, la fabrication d’une représentation dégradante du Juif a servi de support à toutes les autres considérations négatives, et comment pour figurer l’indignité de l’autre, la laideur physique, ou du moins ce que l’on a décrété telle, a été utilisée comme un outil dans le but de marquer profondément les consciences. Cette analyse établit donc à partir de quels paramètres une lecture stigmatisante a fonctionné « comme indice et preuve d’une identité juive intrinsèquement repoussante » (Taguieff, 2008, p. 213). Toutefois, au vu du nombre très important d’études consacrées à l’antisémitisme, on pourrait se demander dans quelles mesures cette recherche serait susceptible de générer un quelconque apport. Pourtant, si on considère que la stigmatisation de l’apparence a trop souvent été « sous-estimée au profit de ses dimensions religieuses et politiques » (Taguieff, 2008, p. 213) et que les historiens, sociologues et philosophes n’ont accordé qu’un faible intérêt à la représentation avilissante du Juif, cette interrogation ne semble pas vaine.