2011
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-5393
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/jfgv
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/rac.7521
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Isabelle Gobatto et al., « Apprendre à « savoir y faire » avec le diabète au Mali », Revue d’anthropologie des connaissances
Les savoirs produits à l’échelle internationale sur la prévalence du diabète dans le monde présentent l’Afrique comme de plus en plus affectée. Des politiques nationales de prise en charge et des structures spécialisées se développent, des savoir-faire experts et profanes s’élaborent. À travers le cas du Mali nous questionnons la construction de savoirs et savoir-faire « situés », c’est-à-dire inscrits dans des configurations nationales et locales, et accommodés dans des jeux d’acteurs. Dans cet article, nous proposons de les appréhender par le biais des rôles que se construisent, d’une part les médecins maliens, d’autre part leurs patients, autour du régime alimentaire, élément central des prises en charge. Ces rôles sont analysés sous l’angle des interactions, soulignant des processus de co‑construction par les professionnels de santé et les malades. Sont alors réintroduits les rapports sociaux, les significations culturelles qui façonnent l’organisation de savoirs issus de l’expérience, avec lesquels l’individu agit au niveau local. Du côté des médecins, l’analyse des contenus structurants de leur rôle élaboré en situation d’exercice permet de voir ce qu’ils « localisent » dans l’action quotidienne en fonction de l’interprétation qu’ils font du jeu des patients. Les malades quant à eux construisent leur rôle dans la prise en charge du diabète en réponse aux ressources locales prescrites par leur médecin et à partir d’accommodements articulés à leurs conditions d’existence sociale et matérielle.