Décibels contre les murs, Kilowatts contre les prisons

Résumé Fr En

Cet article étudie les liens entre l’intérieur et l’extérieur des prisons au prisme de l’histoire commune entre radio et détention. Les années 80 sont marquées par l’essor des radios libres et des programmes dédiés aux personnes détenues. Par une approche historique centrée sur cette décennie, nous étudierons la façon dont la radio rebat les cartes des conditions d’existence mais surtout d’expression des détenu·e·s, désormais doté·e·s de cet outil de liaison pour passer outre les murs des prisons. Par l’analyse comparée des archives des radios associatives Spaghetti Al Dente et Parloir Libre – l’une musicale, l’autre anticarcérale – nous restituerons le spectre radiophonique d’alors pour mieux saisir les enjeux de ces transmissions (du lien affectif des prisonnier·e·s au soutien à leurs luttes).

This article studies the links between the inside and the outside of prisons through the prism of the common history between radio and detention. The 1980s were marked by the rise of free radio and programs dedicated to prisoners. Through a historical approach focused on this decade, we will study the way radio reshuffles the cards of the living conditions but above all of expression of inmates, henceforth endowed with this linking tool to pass beyond the walls of prisons. Through a comparative analysis of the archives of the associative radio stations Spaghetti Al Dente and Parloir Libre – one musical, the other anti-prison – we will restore the radio spectrum of that time, to better grasp the stakes of these transmissions (from the prisoners' emotional link to the support of their struggles).