2016
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Catherine Repussard, « De la Lebensreform à l’Altermondialisme », Recherches germaniques
La poussée alternative qui s’exprime avec force autour de 1900 dans le cadre des mouvements de la réforme de la vie (Lebensreform) est marquée par la recherche d’une adéquation de l’homme à son environnement et s’affirme comme réforme de soi (Selbstreform) au sein d’une communauté repensée, notamment sur le plan économique. Elle visait ainsi à ouvrir une « troisième voie », transcendant à la fois le système capitaliste et le modèle socialiste, oscillant entre « capitalisme utopique » et « social-libéralisme ». L’écho de ce « grand recommencement » auquel aspiraient les réformateurs de la vie semble avoir résonné durablement au sein du paysage protestataire qui cherche aujourd’hui encore à « défaire le développement pour refaire le monde » (slogan du Forum social de Porto Alegre, 2002). L’altermondialisme qui émerge autour de 2000 et que l’on peut saisir comme désir utopique d’un autre monde et de facto d’une « autre mondialisation » ne fait pas exception. Ce type de mobilisation dont le déploiement se jouerait des frontières peut être saisi comme la riposte d’une société civile transnationale à la globalisation marchande. Si « plus de liens, moins de biens » doit contribuer à une réévaluation tant de l’individu que de son environnement naturel, social et économique, l’altermondialisme se situe effectivement dans le sillage des idéaux issus de la Lebensreform. Cet ouvrage collectif propose d’aborder les deux mouvements « en résonance », malgré le contexte fort différent qui en a vu l’émergence et le changement d’échelle impliqué. Der alternative Druck, der um 1900 von der Lebensreformbewegung ausgeht, ist durch die Suche einer vollständigen Anpassung des Menschen an seine natürliche, soziale und wirtschaftliche Umwelt gekennzeichnet und versteht sich als Selbstreform im Rahmen eines alternativen Gemeinschaftsgebildes. Zwischen ,utopischem‘ Kapitalismus und Sozialliberalismus sollte ein ‘dritter Weg’ eingeschlagen werden. Dieser erhoffte Neubeginn hat während des gesamten 20. Jahrhunderts die Protestbewegungen dauerhaft beeinflusst, eigentlich bis zu den zeitgenössischen Antiglobalisierungsbewegungen, deren utopische Sehnsucht nach einer ,anderen Welt‘ allerseits laut wird. Diese weltweite Mobilisierung versteht sich als partizipative Erneuerung der Zivilgesellschaft mit einer scharfen Kritik an der transnationalen neoliberalen Wirtschaftsordnung und soll zur Überwindung der zeitgenössischen entmenschlichten ,Warengesellschaft‘ führen. Sie befürwortet dabei sowohl die freie Entfaltung des Einzelnen sowie das Aufkommen einer besseren Beziehung zur natürlichen, sozialen und wirtschaftlichen Umwelt, und zwar als Echoeffekt zur Lebensreform. Selbst wenn die unterschiedlichen Entstehungskontexte und die damit verbundene Gewichtsverschiebung nicht unberücksichtigt bleiben darf, wird im vorliegenden Sammelband versucht, genauer auf die ,Resonanz‘ beider Bewegungen einzugehen.