L’Étranger. « À la rencontre d’une personne »

Résumé Fr En

Les récentes célébrations anniversaires de Camus et de L’Étranger, malgré leur enthousiasme, sont trop souvent restées centrées sur des questions normalisantes qui empêchaient d’entrevoir ce que Meursault montrait par ailleurs de nos contemporains, de leur rapport au monde, de la nouvelle économie psychique que les divans ont à écouter et dont certaines études tentent de tracer les contours, celle de L’Homme sans gravité que les jeux de miroirs du texte nous laissent apercevoir. Après avoir consacré naguère tout un travail sur la fabrique de l’étrangeté dans un long développement publié dans Semen puis repris dans le livre Portée des ombres, c’est sur cet « homme sans gravité » que le présent article voudrait aujourd’hui apporter quelque

The recent anniversary celebrations of Albert Camus and L’Étranger (translated as The Stranger or The Outsider depending on the edition), despite their enthusiasm, have too often remained centered on normalizing questions that prevented us from glimpsing what Meursault showed about our contemporaries, about their relationship to the world, about the new psychic economy that couches are to listen to, and of which certain studies try to trace the contours, that of The Man without gravity that the text’s play of mirrors allows us to see. After having devoted a whole work on the factory of the strangeness in a long development published in Semen then resumed in the book Portée des ombres, it is on this “man without gravity” that the present article would like to bring some light today.