2013
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https://doi.org/10.4000/signata.539
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Jean-Pierre Desclés, « Intersémiotique et langues naturelles », Signata
Les langues naturelles sont des systèmes sémiotiques complexes puisque, tout en se présentant à l’observation la plus directe sous la forme d’agencements sémiotiques d’unités de différentes catégories, elles impliquent également des processus métalinguistiques d’énonciation, d’interprétation, de compréhension et de production qui s’inscrivent nécessairement dans une architecture intersémiotique. Situé dans une approche à la fois sémiotique (affirmée, entre autres, par S.K. Shaumyan) et cognitive (en s’inscrivant dans le courant actuel des Grammaires Cognitives développées en Europe ou aux États Unis), le modèle général de la GRACE (GRammaire Applicative, Cognitive et Énonciative, GRACE) est présenté ; celui-ci se déploie avec une architecture intersémiotique impliquant différents types et niveaux métalinguistiques de représentations sémiotiques (morphologiques, syntaxiques, grammaticaux, énonciatifs, sémantiques, pragmatiques, cognitifs…) ; ces niveaux sont reliés les uns aux autres par des processus de changements de représentations intermédiaires, c’est-à-dire un processus de compilation généralisée. Cette notion, empruntée à l’informatique, propose un cadre théorique explicatif et unifié qui, d’un côté, articule entre elles les représentations sémiotiques (qu’elles soient linguistiques, métalinguistiques, cognitives, symboliques ou figuratives) et, d’un autre côté, permet de mieux discuter les rapports entre ces représentations sémiotiques « de haut niveau » et des représentations qui seraient directement compatibles avec les structures matérielles du cerveau qui les supporte et les transforme par des opérations matérielles neurobiologiques. Que les systèmes métalinguistiques soient purement symboliques ou iconiques, ils restent interprétables (ou plutôt glosables) par des énoncés métalinguistiques d’une métalangue µ0(LN) interne à une langue LN ; inversement, une glose métalinguistique interprétative, pour devenir de plus en plus opératoire et mieux fondée sur le plan théorique, doit recevoir une formalisation par une représentation symbolique (ou figurative). Ainsi une langue naturelle LN, une métalangue interne µ0(LN) et les différents systèmes métalinguistiques. µi(LN) d’une architecture computationnelle et cognitive comme celle de la GRACE, entretiennent des rapports étroits et interdépendants, que nous discutons dans l’article.