2016
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https://doi.org/10.4000/signata.1146
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Richard Shiff, « Blur and Fuzz: On Translating Representations of Low Resolution », Signata
La photographie numérique et d’autres sources électroniques de représentation génèrent des images de haute définition tellement uniforme que l’œil ne détecte guère de transformation entre l’apparence d’objets physiques et leurs substituts projetés. Devant les signes familiers de procès représentatifs et la rhétorique filtrée par ces technologies, nous nous trouvons en train de re-expérimenter l’anxiété des débuts de l’âge atomique lorsque les humanistes pensaient avoir perdu leur place dans le débat moral sur le progrès scientifique. Les savants et même certains philosophes communiquaient par des symboles mathématiques tacites, non par le langage commun. Il semblait alors, et il peut sembler aujourd’hui, que la pensée abstraite avait été coupée de tout fondement dans le monde matériel de l’être et de la sensation physique. Une fois l’image transférée de l’échelle miniature des téléphones portables à l’échelle monumentale de la projection numérique commerciale — un transfert accompli sans changement apparent de définition —, nous perdons la tension entre notre perception de l’image et la matérialité mise en œuvre dans sa production. La peinture du 19e siècle a ouvert un dangereux fossé entre signification et sensation, entre l’image projetée et la matérialité de sa base représentative. L’œuvre contemporaine dans nombre de médias — la photo, le cinéma, la vidéo, l’imagerie informatique — continue à explorer le jeu cognitif entre la signification conceptuelle et la sensation physique, mais certaines formes de peinture demeurent toujours les plus efficaces. Des peintures révèlent des facteurs de flou et de vaporeux qui procurent le sentiment d’échelle absent de la projection numérique. L’expérience du flou et du vaporeux rappelle l’arbitraire des codes culturels à l’œuvre dans l’évaluation des degrés de réalisme ou de vérité dans la représentation.