‘Tactile qualities’

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2012

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  • 20.500.13089/kq0f
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Andrew Eastman, « ‘Tactile qualities’ », Sillages critiques


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Tâchant de définir ce qui pour lui constitue la modernité du poème, William Carlos Williams écrivait, dans un passage bien connu de son Autobiography (1951): « It is the making of that step, to come over into the tactile qualities, the words themselves beyond the mere thought expressed, that distinguishes the modern ». Ce passage peut être entendu comme l’énoncé d’un principe central du modernisme, le fait d’attirer l’attention sur le langage comme medium. Mais « tactile » ne se comprend pas sans évoquer la problématique du toucher qui définit, pour Williams, la culture américaine telle qu’il l’analyse dans In the American Grain (1925), et selon laquelle la démocratie véritable serait « Men intact—with all their senses waking ». Cet article tâche de comprendre comment l’expression «tactile qualities» peut s’entendre de l’écriture de Williams. L’emploi de lexèmes à valeur tactile fonctionne chez Williams comme une manière d’inscrire le sujet du poème dans les objets qu’il décrit; en même temps, l’imagination du toucher détermine une oralité spécifique, motivation des signifiants qui organise sur le plan du discours ce que F.de Saussure appelle « le sentiment de la langue ». Plutôt que comme pratique mimétique, le langage tactile chez Williams est à lire ainsi, comme le continu entre un lexique et une grammaire, la réciprocité du toucher fonctionnant comme une manière de penser les rapports entre corps et subjectivation.

In attempting to define what constitutes, for him, the modernity of the poem, William Carlos Williams wrote, in a well-known passage of his Autobiography (1951), “It is the making of that step, to come over into the tactile qualities, the words themselves beyond the mere thought expressed, that distinguishes the modern”. This passage may be understood as referring to what critics have seen as a central principle of modernism, calling attention to language itself as medium. But “tactile” cannot be understood without evoking the problematics of touch explored in Williams’s In the American Grain (1925), and according to which true democracy requires “Men intact—with all their senses waking”. This article is an attempt to understand how the expression “tactile qualities” may be applied to Williams’s writing. Lexemes with “tactile” meaning function as a way of projecting the speaker of the poem into the “objects” he describes; at the same time, the imagination of touch determines a specific mode of orality, motivating signifiers and organizing in discourse what Saussure calls “le sentiment de la langue”. Rather than as a mimetic practice, Williams’s tactile language is seen here as the continuity of grammar and lexicon, functioning as a poetics of English, as a way of thinking about the relations between subjectivation and the body.

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