2018
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https://doi.org/10.4000/socio-anthropologie.3219
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Liêm-Khê Luguern, « De la distinction en situation coloniale », Socio-anthropologie
Les agencements sociaux sont constitutifs de l’écriture de l’histoire des « travailleurs indochinois » en France (1939-1952). Ces « travailleurs indochinois » ne forment pas une entité homogène. Parmi eux, se trouve une élite qui a formé l’encadrement subalterne. Ce qui la caractérise, c’est son individualisation poussée, par la scolarisation reçue dès leur plus jeune âge, ce qui permet aux individus qui la composent de s’extraire du groupe. Partant, cet individu est capable de prendre du recul par rapport à la domination subie et peut alors devenir un moteur de l’émancipation pour tout le groupe. Cet individu est « collectif », en témoigne aujourd’hui l’abondance de sa production de témoignages et d’écrits qui fait de lui le principal producteur de la mémoire collective, celle des « travailleurs indochinois ». Ces derniers sont finalement les grands absents de l’écriture de cette histoire. Ils ont subi une double domination telle une malédiction collective et confie à l’élite, leur interprète d’hier et d’aujourd’hui, le pouvoir de raconter.