2012
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https://doi.org/10.4000/sociologies.16806
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Fabrice Clément, « Sciences de l'esprit et sciences sociales : des liaisons dangereuses ? », SociologieS
Après avoir insisté sur les apports d'une approche naturaliste pour les sciences sociales, cet article vise tout d'abord à montrer que les éventuels risques de réductionnisme dont sont soupçonnés les sociologues cognitifs ne s'appliquent en rien à l'article de Laurence Kaufmann et Laurent Cordonier. Par contre, s'il est aujourd'hui nécessaire d'envisager une forme de « compatibilisme » entre les sciences de l'esprit et les sciences sociales, il faut convenir que certaines caractéristiques de ces dernières ne se prêtent pas facilement à une méthodologie strictement expérimentale. D'une part, les sciences sociales ont un rôle de « lecture » des réalités socio-politiques qui ne donne pas vraiment prise aux méthodes des sciences dites « dures ». D'autre part, les « réductions » opérées en laboratoire doivent être complétées par des observations de terrain. Enfin, les descriptions des formes de vie humaines ne peuvent être strictement objectivantes : comme l'a bien montré Jeanne Favret-Saada, ce n'est qu'en acceptant d'être affecté à la « première personne » que l'anthropologue a une chance de comprendre « ce que ça fait » d'être Bororo ou victime d'une attaque de sorcellerie.