Sciences de l'esprit et sciences sociales : des liaisons dangereuses ?

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2012

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  • 20.500.13089/kumr
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SociologieS

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Fabrice Clément, « Sciences de l'esprit et sciences sociales : des liaisons dangereuses ? », SociologieS


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Après avoir insisté sur les apports d'une approche naturaliste pour les sciences sociales, cet article vise tout d'abord à montrer que les éventuels risques de réductionnisme dont sont soupçonnés les sociologues cognitifs ne s'appliquent en rien à l'article de Laurence Kaufmann et Laurent Cordonier. Par contre, s'il est aujourd'hui nécessaire d'envisager une forme de « compatibilisme » entre les sciences de l'esprit et les sciences sociales, il faut convenir que certaines caractéristiques de ces dernières ne se prêtent pas facilement à une méthodologie strictement expérimentale. D'une part, les sciences sociales ont un rôle de « lecture » des réalités socio-politiques qui ne donne pas vraiment prise aux méthodes des sciences dites « dures ». D'autre part, les « réductions » opérées en laboratoire doivent être complétées par des observations de terrain. Enfin, les descriptions des formes de vie humaines ne peuvent être strictement objectivantes : comme l'a bien montré Jeanne Favret-Saada, ce n'est qu'en acceptant d'être affecté à la « première personne » que l'anthropologue a une chance de comprendre « ce que ça fait » d'être Bororo ou victime d'une attaque de sorcellerie.

The first objective of this paper is to shed light on the advantages of a naturalistic approach for social sciences and to show that Laurence Kaufmann and Laurent Cordonier cannot be accused of reductionism. However, if a form of compatibilism between social and cognitive sciences is necessary, there are certain characteristics of social sciences that cannot be tackled by a strict experimental approach. On the one hand, the role of the social sciences is to give meaning to complex historical realities that cannot be enclosed in a laboratory. One the other hand, experimental results have to be completed with field observations. And last but not least, understanding human forms of life involves an existential involvement from the observer who cannot reduce what s/he is studying to a mere « object » of inquiry. To understand « what it is like » to be a Bororo or a bewitched, the scientist has to be personally affected by the form of life s/he is studying.

Neurociencias y ciencias sociales: ¿lazos peligrosos?El objetivo principal de este artículo es el de subrayar las ventajas de una aproximación naturalista en las ciencias sociales y de indicar que Laurence Kaufmann y Laurent Cordier no pueden ser acusados de naturalistas. Pero aunque sea necesario « contabilizar » las relaciones entre las neurociencias y las ciencias sociales hay que reconocer que ciertas características de estas últimas no son fácilmente adaptables a una metodología experimental. Por una parte, las ciencias sociales juegan un papel de « lectura » de las realidades sociopolíticas que ofrecen poco margen a las ciencias biológicas. Por otra parte los resultados experimentales en laboratorio deben estar confrontados con una observación del comportamiento en un medio abierto, fuera del laboratorio. Finalmente las descripciones de las diferentes maneras de actuar o de ser no pueden erigirse en criterios objetivos como lo ha indicado Jeanne Favret-Saada. Para comprender lo que significa ser un Bororo o de ser victima de hechicería, el antropólogo debe estar implicado en el contexto global en el que efectúa la investigación

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