Faut-il faire la sociologie des singes ?

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2012

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  • 20.500.13089/kun3
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SociologieS

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Véronique Servais, « Faut-il faire la sociologie des singes ? », SociologieS


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Résumé Fr En Es

En prenant appui sur des exemples empruntés à l’éthologie sociale, ce texte apporte trois arguments au débat sur la naturalisation du social. Le premier met en question la notion de compétence sociale innée en insistant sur la nécessité de préciser « ce qui » est (ou pourrait être) inné dans une compétence sociale. Le deuxième montre que la négligence de la dimension affective des interactions et de la communication animale a pour conséquence de placer dans les esprits animaux des « délibérations » ou des « calculs » qui sont d’abord une propriété de la communication affective. Le troisième examine quelques travaux récents sur la coopération chez les primates et conclut qu’ici aussi, les biologistes oublient qu’une grande partie des compétences sociales qu’ils situent dans les individus relèvent en fait de la situation. Après avoir ainsi exposé les limites et les impasses de la biologie dans l’explication du social, y compris dans le monde animal, le texte propose que les sciences sociales investissent empiriquement ce champs laissé en friche, celui de l’articulation entre le biologique et le social. Elles pourraient ainsi contribuer à mieux circonscrire « ce qui » est inné et, donc, à limiter objectivement les ambitions évolutionnistes sur le social.

Drawing its examples from the field of ethology and primatology, this paper brings three points to the debate on the naturalization in sociology. The first one insists on the importance of telling apart what is innate and what is not in the “innate social abilities” that are hypothesized by Kaufmann & Cordonier. The second one shows that when scientists see the animal communication as purely informative, they miss the fact that animals are first of all real beings engaged in affective interactions. They consequently wrongfully end up with animals that “calculate” or “make choices”. The third point looks at some recent work about cooperation in Apes and shows that behavioural scientists tend to assign to the animals themselves social knowledge that is actually situated in the situation. The paper concludes about the boundaries and limitations of biology when it comes to explain social facts in animals. It suggests that social sciences should begin to explore empirically this no man’s land where social and biological facts interact. Doing so, social sciences could go towards specifying “what” is inherited in social competences, and limiting the evolutionary hold on social facts.

¿Hay que hacer la sociología de los simios?Tomando apoyo en ejemplos sacados de la etología social, este texto aporta tres argumentos en el debate sobre la naturalización de lo social. El primero pone en duda la noción de competencia social innata e insiste en la necesidad de precisar « lo que » (o podría ser) es innato en una competencia social. El segundo indica que minusvalorar la dimensión afectiva de las interacciones y de la comunicación animal tiene como consecuencia la de suponer que existe en el animal la capacidad de deliberar o de calcular porque son elementos de la comunicación afectiva. El tercero examina ciertos estudios recientes sobre la cooperación entre simios y concluye que aquí también los biologuitos ignoran que una gran parte de las competencias sociales de los individuos provienen esencialmente del entorno social. Después de haber expuesto los límites y los callejones sin salida de la biología en la explicación de lo social, incluso en los animales, el texto propone que las ciencias sociales investiguen empíricamente este terreno abandonado, es decir el de la articulación entre lo biológico y lo social. Esto podría contribuir a circunscribir con más precisión « lo que » es innato y así limitar objetivamente las ambiciones evolucionistas en lo social.

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