2013
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Yvon Houssais, « Marcel Aymé, à contre-courant », Strenae
Publiés dans les années trente, Les Contes du chat perché ont bouleversé fondamentalement la littérature de jeunesse de l’entre-deux-guerres et inauguré une relation nouvelle à l’enfant-lecteur. Marcel Aymé, non seulement a toujours refusé de s’adonner au « gros rire baveux » de la littérature enfantine de son époque, qui lui faisait horreur, mais ne se montre jamais ni moralisateur ni simpliste dans ses textes – tout son art consistant bien plutôt à inverser les rôles entre parents et enfants, animaux et humains, et à créer une ironie capable de perturber la lecture, tout en lui permettant d’échapper au didactisme ou à la tentation moralisante. Dans les Contes du chat perché, de conte en conte, ne cesse de s’affirmer la toute-puissance de l’imagination ludique, qui est tout à la fois celle de l’enfance et celle de l’écriture. Et ce au travers de confrontations sans cesse renouvelées entre imaginaire et réalité, au cœur d’un univers passablement déréglé, où les frontières entre réel et irréel s’abolissent et où les métamorphoses sont incessantes, que ce soit sous l’action du jeu ou sous celle de l’écriture – l’enfant dans le jeu et l’écrivain dans l’écriture s’affranchissant pareillement de tout principe de vraisemblance, de toute nécessité, ou plutôt créant leur propre nécessité.