2009
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https://doi.org/10.4000/tc.4720
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Mike Rowlands et al., « Moudre ou faire bouillir ? », Techniques & culture
Moudre ou faire bouillir ? Nourrir les corps et les esprits dans des traditions culinaires et sacrificielles en Asie de l’Ouest, de l’Est et du Sud. Les techniques de préparation alimentaire révélées par l’archéologie pour les différentes régions d’Eurasie, incluant l’utilisation des céramiques, des meules et des plantes domestiques, mettent en évidence des situations contrastées. En Asie de l’Ouest, la mouture, la fabrication du pain et les soles de cuisson en aires ouvertes pour le rôtissage de la viande constituent les modes de préparation de la nourriture, tandis qu’en Asie de l’Est, l’accent porte depuis longtemps sur les techniques de cuisson à l’eau ou à la vapeur développées beaucoup plus tôt qu’à l’ouest. Ces différentes traditions précèdent l’origine de l’agriculture et se sont amplifiées et améliorées avec les avancées de celle-ci. Elles ont aussi des manières très différentes d’approcher le surnaturel. À l’ouest, les dieux, distants, sont nourris par la fumée sacrificielle tandis que le partage des nourritures rituelles promeut une solidarité communautaire ; à l’est, le partage commensal de nourritures s’effectue en vue de conserver un lien entre des esprits ancestraux et des vivants. Cette dernière tradition, en privilégiant les nourritures « gluantes », a influé sur l’évolution du riz glutineux et les millets. Les traditions d’Asie du Sud, spécialement celles de la vallée de l’Indus, suggèrent des liens avec celles du Proche-Orient. L’archéologie révèle que ces traditions ont pénétré graduellement une tradition différente de l’Inde du Sud, laquelle est à relier avec la mouture des haricots et la cuisson à l’eau. Ces observations comparées suggèrent que les systèmes rituels et les modes de préparation de la nourriture sont liés et servent à contraindre et à maintenir des continuités culturelles régionales.