Une technique d’engrangement, un symbole perché

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2011

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  • 20.500.13089/l6yg
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Marie-Christine Delaigue et al., « Une technique d’engrangement, un symbole perché », Techniques & culture


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Cet article propose une nouvelle lecture des techniques mises en oeuvre dans les greniers fortifiés (agadir pl. igudar) d’Afrique du Nord à partir d’une étude de cas menée dans l’oasis d’Amtudi (province de Guelmin, Maroc). Ces greniers sont des forteresses dans lesquelles s’alignent les cases où sont entreposées récoltes et divers biens des familles. Ces bâtiments sont pour la plupart abandonnés, mais le croisement des données archéologiques, ethnographiques ainsi que l’utilisation de textes provenant des archives familiales permettent de restituer la place de cette institution au sein de la société.Les pratiques de l’agadir opèrent une médiation entre nature et culture et tentent d’assurer, dans un contexte difficile, la survie du groupe. Mais au-delà des gestes techniques de conservation et de gestion des réserves (essentiellement du grain qui a valeur sacrée), l’efficacité sociale de ces institutions tient surtout à la gestion collective du bâtiment et à la résolution des tensions propres aux conditions de son fonctionnement. Cette technique d’engrangement met en œuvre tous les ressorts de cette société qui symbolise dans cette institution sa force et sa cohésion ; elle forge ainsi l’image idéale, unitaire que le groupe, socialement hétérogène, veut se donner de lui-même. Mais cette situation ne peut avoir lieu que dans les premiers temps, lorsque la communauté construit sa cohésion et son identité car les tensions entre le processus d’engrangement et les enjeux de la formation sociale se traduisent d’abord dans l’hypertrophie de la régulation des pratiques puis dans l’acceptation de déviances et enfin dans la division du groupe et l’édification de nouveaux greniers comme l’attestent les ruines de plusieurs structures dans la vallée. Depuis la Pacification l’abandon de ces pratiques consensuelles s’accompagne d’une modification de l’identité du groupe et de sa cohésion.

This article proposes a new interpretation on the techniques that are used in the fortified granaries (agadir, pl. igudar) in North Africa on the basis of a case study in the oasis of Amtudi (Morroco, province of Guelmin). These granaries are some kind of strongholds in which crops and families’ possessions are kept in individual cells. Nowadays, most of these buildings are forsaken but we can place the vital position this institution had played in this society in ancient days by contrasting archaeological, ethnographical evidences with data from families’ archives.The practices of the agadir act as intermediaries between nature and culture, and they also make possible the survival of the group in a difficult context. But, beyond technical action for the preservation and management of supplies (mainly corn with sacred value) the social efficiency of these institutions is due especially to the collective control of the building, and to the solution of the tensions proper to the condition of its operation. This technique of garnering makes use of all the resources of this community which symbolize its force and its cohesion in this institution; it makes up the ideal and unitary image that the group, socially heterogeneous, wants to give of itself. However, the tensions between the process of garnering and the stakes of the social formation turn into three consecutive behaviours. First, in the hypertrophy of the regulation of the practices, then in the acceptance of deviations, and finally in the division of the group and the construction of new granaries as the ruins of several structures in the valley attest it. Since Pacification, the abandonment of these consensual practices is accompanied by a modification of the identity of the group and of its cohesion.

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