Comment domestiquer une forêt sans les hommes ?

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2011

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  • 20.500.13089/l6yk
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Résumé Fr En

« Forêt domestique », « forêt rurale », « forêt paysanne », « forêt anthropique »… les qualificatifs foisonnent pour désigner des écosystèmes considérés jusqu’à peu comme naturels et caractérisés aujourd’hui par l’histoire de leurs relations positives avec l’homme. Mais encore faut-il savoir de quelle histoire parle-t-on. Pour les forêts d’arganiers (Argania spinosa) endémiques du Sud marocain, plus précisément chez les Aït Ba’amran, leur existence est du à un processus d’afforestation basé sur la complémentarité entre l’impact sur le long terme des techniques d’aménagement du sol et un système coutumier de mise en défens des ressources forestières régi au nom de pratiques religieuses. Cependant, ce processus d’afforestation ne répond guère à des intentions écologiques concrètes, mais plutôt à des attentes sociales et religieuses. Dans le cas de l’arganier, les paysans du Sud marocain vont jusqu’à dénier tout impact anthropique sur l’expansion des forêts, alors qu’ils ne cessent pourtant, depuis des générations, de traiter l’arbre comme une véritable espèce domestique. L’image du paysan autochtone ayant façonné de générations en générations la forêt d’arganiers est ainsi aux antipodes de celle que se font d’eux-mêmes les Aït Ba’amran : celle de nouveaux arrivants. Mais si, à leurs yeux, la forêt n’est pas anthropique, elle n’en reste pas moins domestique.

"Domestic Forest", "rural forest", "farm forest", "anthropogenic forests" ... adjectives abound to describe ecosystems that were, until recently, regarded as “natural” and characterized today by the history of their positive relationships with humans. But which history are we talking about? For the argan forests (Argania spinosa) endemic to southern Morocco, specifically in Aït Ba’amran, their existence is due to a process of afforestation. This process is grounded in the complementarity of the impact on the long time of ground infrastructure techniques and a customary system of fencing forest resources which is governed in the name of religious practices. However, this process of afforestation does little to account for ecological concrete intentions, rather, it corresponds to social and religious expectations. In the case of the argan tree, while the farmers of southern Morocco are going to deny any human impact on the expansion of forests, yet they continue to treat the tree as a true domestic species, as they have done for generations. The representation of the indigenous peasant having shaped the argan forest from generations to generations is diametrically opposed to the Aït Ba’amran’s one. They perceive themselves as newcomers. But if, in their view, the forest is not anthropogenic, it is nevertheless domestic.

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