2009
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https://doi.org/10.4000/terrain.13443
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Anne-Christine Taylor, « Le corps de l’âme et ses états », Terrain
Le propos de cet article est de cerner quelques-unes des prémisses relatives à la personne, à la mortalité humaine et à la société sous-jacentes à l’expérience du Soi, dans une culture indigène amazonienne, celle des Jivaro achuar. Guère élaborés sur le plan discursif, en apparence contradictoires, ces présupposés se combinent pour engendrer une théorie implicite de l’existence humaine. Le sentiment de soi s’ancre dans l’individuation progressive d’une enveloppe corporelle, singulière sur le plan formel mais initialement anonyme. Ce procès implique la saturation de l’image du corps par la mémoire des interactions aimantes ou hostiles avec d’autres sujets ; la proprioception est donc, du point de vue des Achuar, une internalisation du reflet de l’image de soi tel qu’il est vu / pensé par autrui. Le sentiment de soi est ainsi particulièrement vulnérable aux fluctuations affectives du tissu social dans lequel est pris tout individu.