2020
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/lem4
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https://doi.org/10.4000/teth.2802
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Julie Patarin-Jossec, « Un tabou résilient. », Terrains/Théories
Alors que la sexualité est un objet d’étude faisant école en sciences sociales et que ces dernières ont multiplié les prises de conscience réflexives au cours des dernières décennies vis-à-vis des conditions de production de savoirs ethnographiques, la sexualité de femmes dans l’enquête demeure absente de la littérature académique, qu’elle soit désirée ou subie. Pourtant, les formes par lesquelles peut se manifester la sexualité sont omniprésentes dans le courant des interactions (y compris celles développées sur un terrain de recherche). Parmi ces formes, les violences sexistes (allant de commentaires sexistes au harcèlement, aux abus voire au viol) témoignent tout particulièrement de rapports de pouvoir amenant à questionner, dès lors que l’on en tente l’objectivation, quelques-unes des principales caractéristiques de la pratique ethnographique (rapport à l’écrit, processus d’acculturation, relations de confiance avec ses interlocuteurs, etc.). S’attachant à dresser l’anatomie des mécanismes (y compris institutionnels) de l’invisibilité des formes de sexualité et de sexualisation sur le terrain, cet article discute certaines de ces conséquences sur les savoirs produits, ainsi que les enjeux éthiques et épistémologiques de leur reconnaissance en tant que parties intégrantes du matériau recueilli, analysé et publié.