Un tabou résilient.

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2020

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  • 20.500.13089/lehr
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Julie Patarin-Jossec, « Un tabou résilient. », Terrains/Théories


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Résumé Fr En

Alors que la sexualité est un objet d’étude faisant école en sciences sociales et que ces dernières ont multiplié les prises de conscience réflexives au cours des dernières décennies vis-à-vis des conditions de production de savoirs ethnographiques, la sexualité de femmes dans l’enquête demeure absente de la littérature académique, qu’elle soit désirée ou subie. Pourtant, les formes par lesquelles peut se manifester la sexualité sont omniprésentes dans le courant des interactions (y compris celles développées sur un terrain de recherche). Parmi ces formes, les violences sexistes (allant de commentaires sexistes au harcèlement, aux abus voire au viol) témoignent tout particulièrement de rapports de pouvoir amenant à questionner, dès lors que l’on en tente l’objectivation, quelques-unes des principales caractéristiques de la pratique ethnographique (rapport à l’écrit, processus d’acculturation, relations de confiance avec ses interlocuteurs, etc.). S’attachant à dresser l’anatomie des mécanismes (y compris institutionnels) de l’invisibilité des formes de sexualité et de sexualisation sur le terrain, cet article discute certaines de ces conséquences sur les savoirs produits, ainsi que les enjeux éthiques et épistémologiques de leur reconnaissance en tant que parties intégrantes du matériau recueilli, analysé et publié.

Sexuality is well studied as a research topic in social sciences, whose literature increasingly emphasized reflexivity regarding the production and circulation of ethnographic knowledge in the past decades. However, sexuality of female ethnographers remains invisibilized in scholarly literature, whether this sexuality is desired or endured. Yet, sexuality and its various forms of expression are omnipresent in the course of interactions in the field, including as part of relationships between the ethnographer and her/their informants. Among these forms of expression, sexist violence (from sexist comments to harassment, abuses and rape) highlights structural systems of power relationships which, when objectivized, lead to question some of the main features of ethnographic practice (i.e., the role of writing, the process of acculturation in the field or the bond of trust with informants). While attempting to explain the mechanisms (including institutional mechanisms through academic education) invisibilizing sexuality and sexualization in the field, this article discusses how this invisibilization affects resulting ethnographic knowledge and considers the ethical and epistemological stakes of acknowledging sexist violence as an inherent element of collected, analyzed and published data.

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