2021
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https://doi.org/10.4000/traces.12080
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Guillaume Vadot, « Sous la menace du corps. Travail, organismes et appréciation de soi dans les plantations industrielles au Cameroun », Tracés
En s’appuyant sur une enquête ethnographique de long cors dans trois complexes agro-industriels au Cameroun, l’article explore la manière dont les corps biologiques des travailleuses et travailleurs, ainsi que la matière végétale vivante, y constituent des protagonistes de l’expérience du travail. Il restitue pour cela la configuration particulière qui s’impose à ces salarié-e-s, généralement d’origine rurale et évoluant aux marges mais non pas à l’extérieur de l’emploi formel. Il examine l’organisation du travail et le mode de rémunération construits historiquement par ces entreprises, et montre qu’ils sont à l’origine d’une emprise sur les corps. En cherchant à appréhender cette dernière, les salarié-e-s tendent à élaborer un mode d’appréciation de soi et des autres qui fait une place centrale à leur corps biologique et à sa mise en calcul. Ils et elles sont cependant confronté-e-s à la difficulté d’anticiper et d’homogénéiser les tâches de travail, qui portent sur des organismes végétaux résistant à la standardisation. La diversité des rapports individuels à l’expérience du travail dans la plantation révèle en outre le poids des socialisations préalables dans la capacité à apprivoiser la menace représentée par la transgression des limites du corps, menace qui affecte cependant l’ensemble des ouvrières et ouvriers.