2019
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/lmj8
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https://doi.org/10.4000/transposition.2837
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Florabelle Spielmann et al., « La notion de patrimoine immatériel comme outil de contournement de l’État : enjeux et ambiguïtés de la fabrique patrimoniale du gwoka en Guadeloupe », Transposition
Paris, le 26 novembre 2014 : le gwoka de Guadeloupe est inscrit sur la Liste Représentative (LR) du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l'humanité de l’UNESCO. Musique de tambour et de chant responsorial, le gwoka traditionnel se décline aujourd’hui en sept rythmes caractéristiques exprimés simultanément par des tambours appelés ka et des danseurs solistes. Il se joue la nuit, lors de soirées festives appelées léwoz. Cet article souhaite contribuer à la réflexion sur les logiques d'appropriation du concept de patrimoine culturel. Fondé sur des données ethnographiques recueillies entre 2006 et 2015 dans le cadre d’une observation participante, il examine l'impact du processus d'inscription du gwoka sur la LR du PCI de l'UNESCO et met en lumière les enjeux politiques de cette appropriation pour les acteurs du gwoka. Cet article commence par une présentation du Rapport culturel publié par l'Association Générale des Étudiants Guadeloupéens (AGEG) en 1970. Ce Rapport culturel est un texte fondateur qui développe « une revendication spécifique privilégiant le gwoka comme élément central de la personnalité culturelle populaire guadeloupéenne ». Ce document est à l’origine des premiers efforts de mise en patrimoine du gwoka par les Guadeloupéens eux-mêmes dans les années 1970 et 1980. Nous nous intéressons ensuite à la mise en circulation de la notion de PCI en Guadeloupe, où la réflexion autour de la patrimonialisation est déjà bien avancée et où des actions de mise en patrimoine sont déjà en cours. Contrairement à ce qui a pu être observé ailleurs, cette mise en circulation a pour particularité d’avoir été initiée par les porteurs de tradition et non par l’État. Enfin nous nous arrêterons sur les débats passionnés que le projet d’inscription a suscités, transformant le gwoka en « arène patrimoniale ».