2022
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https://doi.org/10.4000/trema.7620
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Svetlana A. Moskvitcheva et al., « La place de la culture dans l'enseignement des langues minoritaires en Europe : une approche à partir des terrains français, russe et espagnol », Tréma
La langue minoritaire pâtit généralement de son état de langue en danger et de son manque de légitimité par rapport à une langue dominante, d'où une tendance à s'appuyer sur ce que l'on appelle communément la culture. C'est à partir d'une approche sociolinguistique que nous abordons à partir de terrains russe (avec le tatar), français (langues régionales dont notamment l'occitan), et, secondairement, espagnol (avec l'asturien), la place de la culture propre dans la sensibilisation à la langue minoritaire.Un rappel est fait aux contextes dans lesquels s'inscrit la culture propre dans l'enseignement des langues minoritaires, dans ces pays très différents, l'un, la France, unitaire, et l'autre, la Russie, fédéral, le modèle espagnol étant proche de ce dernier à cet égard. La Russie présente certes un très grand nombre de cas et de configurations. Quoiqu'avec ces écarts, dans ces trois contextes, le lien langue minoritaire - culture nous y a paru assez prégnant pour être retenu comme dénominateur commun et porteur de sens. Le tatar au Tatarstan, cas des plus structurés, est retenu pour la Russie. En France, la configuration générale de l'enseignement des « langues et cultures régionales », ou « langues régionales », affirme un lien entre la langue et la culture, et aussi le patrimoine. La Russie et l'Espagne intègrent moins explicitement la culture, ou par exemple à travers une mise en exergue de la littérature. Dans le cas asturien, langue et culture ont été dissociées dans l'enseignement en deux options séparées, la « culture asturienne » contenant des aspects linguistiques (tradition orale, lexique rural, ...).L'application dans l'enseignement d'un triangle fonctionnel à la relation entre la langue minoritaire et sa culture se traduit par un socle plus ou moins élargi de la base du triangle, avec, à ses deux angles, le couple groupe/territoire et la dynamique identitaire par rapport à la langue minoritaire (+ enseignement), située à son sommet. Plus la langue minoritaire sera autonome (usage, statut et standardisation effective), et plus la base du triangle sera étroite. La langue aura alors moins besoin de s'appuyer sur la culture pour son enseignement, d'autant plus si elle est standardisée. Avec cela, la proposition « aracilienne » (Aracil 1979), la standardisation gagnera, pour renforcer le lien dans l'enseignement entre la langue minoritaire et le groupe concerné, à intégrer la variation dialectale, elle-même porteuse de culture propre.