2012
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/lpiz
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https://doi.org/10.4000/tvseries.1348
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Sébastien Lefait, « Dystopian Villages: Surveillance and Re-mediation in The Prisoner », TV/Series
Le Prisoner de 2009 est une adaptation plutôt qu’un remake, étant donné les nombreux changements qui peuvent y être repérés. L’une des modifications les plus signifiantes est en lien avec l’emploi de la surveillance dans la création d’une société dystopique. L’espace de la série originale, qui était entièrement soumis au regard de Number 2, pourrait être défini comme panoptique, un aspect de la série mis en place afin de révéler les potentiels fléaux futurs de ce que l’on appellerait plus tard la société de surveillance. Le Prisoner de 1967, cependant, a principalement représenté la surveillance comme un instrument de pouvoir, même si le regard de l’observateur a été parfois assimilé au regard des spectateurs, prouvant ainsi que la télévision détient une autre forme de pouvoir, fondé autant sur le fait de montrer que de regarder. Un changement marquant dans la nouvelle version est que le prisonnier de 2009 démissionne d’une agence de surveillance à New York qui s’appelle Summakor, alors que son homologue de 1967 est un agent du gouvernement britannique. Cette relocalisation apparemment mineure donne un nouveau sens à la série dans sa globalité : par exemple, la surveillance, qui était l’un des thèmes majeurs de la fiction originelle, devient une clé de voûte de tout le récit du Prisoner de 2009. La nouvelle série va bien plus loin dans l’investigation des aspects médiatiques liés à la société de surveillance et les changements idéologiques provoqués par la création de nouvelles formes de technologies de surveillance (qui ont fait du panoptique un concept à réexaminer ou même à renouveler). Le but de cet article est de montrer que le Prisoner de 2009 réussit à adapter la dimension de la critique sociale du Village de 1967 — la cage dorée dans laquelle le prisonnier est envoyé — en le transformant en une autre forme de dystopie, qui prend en compte l’importance croissante de la surveillance dans la société contemporaine, ainsi que les changements majeurs dans le sens et les buts de la surveillance qui résultent des nouvelles technologies.