2016
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Frédéric Gai, « Le fracas silencieux de la guerre dans The X-Files (1993-2002 ; 2016) », TV/Series
Au milieu de la pléiade de sujets abordés par The X-Files, la guerre occupe une place particulière. Présente aussi bien dans les épisodes « fermés », qui font écho à la tradition du film de genre, que dans l’arc mythologique, elle présente de prime abord une distinction fondamentale entre le soldat, première victime des conflits, et l’armée, structure participant de l’occultation des exactions commises par les États-Unis depuis 1945. Auprès de l’ancien combattant, le téléspectateur pénètre dans l’irréel des guerres du Vietnam et d’Irak, ainsi que dans la violence sensible imposée par les décisions politiques successives. Pointant du doigt la responsabilité de l’armée américaine dans le cadre géopolitique contemporain, elle remet en doute les discours officiels pour mieux constater la position impérialiste américaine, qui entretient un état guerrier permanent pour servir des intérêts militaro-industriels. Si les « guerres majeures » ont pris fin, l’Amérique maintient la possibilité d’avoir des ennemis dans un cadre de mystification hérité des années de Guerre froide. De son côté, la série formule un discours dramatique sur les dérives humaines et sur la fin du monde, faisant quant à elle de l’arme fictive une manière d’alerte, pour mieux contrecarrer le traitement médiatique de la guerre et proposer une forme de critique renouvelée tout au long de plus de deux décennies de diffusion.