2014
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https://doi.org/10.4000/volume.3973
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Elina Djebbari, « Voler, donner, transmettre », Volume !
Au Mali, les artistes des troupes de ballet se réfèrent en premier lieu à la notion de tradition pour évoquer leurs sources d’inspiration. Ce discours cache souvent un travail complexe de transformation et de réappropriation, attribuable à des individus bien définis. C’est cette ambivalence entre patrimoine collectif et ressource individuelle qui nourrit le processus de création des pièces de ballets, peu propice à des réglementations claires en termes de droit d’auteur. Le « vol des pas » et le « vol des rythmes » sont des pratiques répandues dans ce milieu, chacun pouvant voler et être volé, la condition étant de transformer son « butin » pour en proposer une création originale. En contrepartie, certains artistes reconnus peuvent « donner » mouvements, musiques et thèmes, à charge pour ceux qui les reçoivent de ne pas s’en approprier l’invention ou d’en proposer une contrepartie financière. La récurrence de l’utilisation de ces vols comme ressort créatif se révèle d’autant plus problématique lorsqu’il s’agit des pièces produites pour la Biennale Artistique et Culturelle qui deviennent à la fois patrimoine national et propriété du Ministère de la Culture. Dans cet article, je montrerai au final comment les usages locaux de cette pratique artistique entraînent les artistes de ballet à s’accommoder, mais aussi à manipuler, ces notions de droit d’auteur et de propriété artistique, entre code moral informel et législation officielle.