2024
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Philippe Boutry, « La condamnation romaine du premier socialisme français », Publications de l’École française de Rome
L’article examine la censure romaine de Parole de Providence (1834) de Clarisse Vigoureux, un texte contemporain des Paroles d’un croyant de Lamennais mais de bien moindre retentissement, et qui pourtant inquiète les autorités romaines, comme plus généralement le fouriérisme. Face au retentissement des textes des premiers fouriéristes, le censeur romain cible le caractère purement terrestre du bonheur humain pensé par ces derniers, mais aussi l’associationisme comme incompatibles avec la sotériologie, l’eschatologie et surtout l’anthropologie catholiques. Il identifie un messianisme à l’œuvre dans l’idéologie fouriériste qui n’hésite pas à détourner la source biblique à son avantage. La censure manque le débat que Clarisse Vigoureux entend instaurer avec Lamennais – et à travers lui avec le christianisme – qu’elle accuse de prêcher tantôt la résignation, tantôt la Révolution, mais aussi avec la revendication féministe portée par cette dernière dans la droite ligne de Fourier. La censure apparaît alors à la fois lucide dans la manière dont elle se saisit de la dimension religieuse du fouriérisme et aveugle par rapport à certains enjeux sociaux, et particulièrement face au « désir de nouveautés » qui s’y manifeste.