19 septembre 2019
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Sabine Adrien, « Étudier la migration à travers sa mise en récit : le cas des écrits personnels du clergé émigré pendant la Révolution », Carnets du LARHRA
Comment utiliser les traces spécifiques produites par les individus en exil pour enrichir l’étude et la compréhension des migrations ? L’étude de l’exil, et plus généralement de la migration, s’appuie depuis longtemps sur l’utilisation de Mémoires et de récits, sur des témoignages. Le renouvellement récent des méthodes d’analyse des écrits du for privé permet de réévaluer l’usage qui peut être fait de ces récits dans la perspective d’une histoire des migrations. Les écrits personnels du clergé émigré pendant la Révolution se prêtent particulièrement bien à cet exercice. Sur un total de trente-mille prêtres et religieux ayant migré, le corpus proposé à l’étude est composé de quatre-vingt-dix mémoires, carnets de voyage, journaux et diaires. La mise en comparaison de ces écrits offre la possibilité de mieux cerner les identités individuelles et les caractéristiques collectives de ce groupe. L’analyse des formes des récits ouvre une fenêtre sur le sens assigné par les acteurs à leur migration. Et leur réutilisation à la fin du XIXe siècle dans un contexte politique conflictuel, vise à constituer la migration en thème mémoriel privilégié et les récits qui en sont fait, en outils politiques.