14 mars 2014
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Fonds ANR Histinéraires - La fabrique de l’histoire telle qu’elle se raconte [Fonds ou collection]
Karima Dirèche et al., « L’égo-histoire et "quand l’histoire me raconte" par Karima Dirèche, directrice de l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames
A l’occasion du séminaire “l’écriture de soi des historiens”, Karima Dirèche, directrice de l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, revient sur son parcours qu’elle qualifie d’atypique. Après des études en philosophie et en histoire, elle enseigne durant 15 ans pour l’Education Nationale dans les quartiers Nord de Marseille, avant d’entrer en 2005 au CNRS. Elle se livre dans cette séance à un exercice de déconstruction de l’habilitation à diriger la recherche et une étude de cas. Elle indique que pour son dossier de qualification, elle avait écrit un essai inédit, mais avait abordé le mémoire d'ego-histoire avec beaucoup de prudence et d’humilité, trouvant l’exercice présomptueux. Pour l’historienne, cette littérature suppose d’abord l’existence d’une œuvre considérable et parallèlement nécessite une distance critique entre son travail et soi. De plus, l’écrit académique porterait implicitement le risque de l’artifice, en invitant le chercheur à trouver une cohérence à l’ensemble de sa production, à l’image d’un making of de film. Pour autant, Karima Dirèche ne boude pas l’introspection, puisqu'elle s’est déjà essayée à l’écriture de soi, à travers l’article, "Graine d'archives. Quand l'histoire me raconte". Le chapitre rapporte comment elle a découvert, alors qu’elle travaillait aux Archives de Rome pour sa recherche, un secret de famille. Cette expérience troublante l’amènera donc à s’interroger sur son rapport à l’histoire, la mémoire et à la subjectivité du chercheur.