Jean-Noël Pelen, chercheur au CNRS, revient sur l’expérience de l’écriture et - à partir de son propre récit de vie - sur la nécessité d’une conformité entre l’objet de l’écriture et l’écriture elle-même

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Date

3 mai 2019

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  • Calames-2021561454898141
  • MMSH-PH-6191 [cote]
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Fonds ANR Histinéraires - La fabrique de l’histoire telle qu’elle se raconte [Fonds ou collection]




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Jean-Noël Pelen et al., « Jean-Noël Pelen, chercheur au CNRS, revient sur l’expérience de l’écriture et - à partir de son propre récit de vie - sur la nécessité d’une conformité entre l’objet de l’écriture et l’écriture elle-même », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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Résumé 0

À la fin d’un un long entretien mené dans le cadre du programme Histinéraires (enquête n°4804) sur son parcours professionnel, le témoin a demandé une pause après avoir signifié sa volonté à faire le récit d’un événement particulier. Cette deuxième partie aborde ainsi des sujets de façon plus intime et les deux enquêtrices ont fait le choix de scinder l’entretien en deux enquêtes distinctes. Jean-Noël Pelen reprend la conversation au moment de son étude sur les exclus volontaires en précisant combien cette recherche, avec ses interactions avec les témoins, a modifié à la fois son parcours professionnel et personnel. Le travail sur cette catégorie flottante que sont les exclus l’a poussé à réfléchir non plus sur la mémoire mais sur l’expérience, à entrer dans un discours de l’instant, de l’actuel. Il reprend à son compte la remarque de Régis (enquête n°957, enregistrée par Jean-Noël Pelen en 1994) parti en Inde à 20 ans, qui décide de déchirer son passeport et avec lui son passé et lui confie dans son entretien « Le tipi c’est super, parce que c’est rond et du coup l’énergie ne se bloque pas dans les angles ». Formé à recueillir les croyances, le chercheur écoute avec attention cette représentation de l’énergie et de sa circulation : le témoin l’a vécue, lui non. Il prend conscience qu’il écrit sur des récits de vie et pas sur l’expérience. Pour appréhender la réalité du point de des témoins vue il décide d’écrire sur le tipi quand il vivra sous un tipi. À partir de sa prise de décision et jusqu’à son installation, il est hanté par des oiseaux noirs qui ne cessent de venir lui rendre visite, de taper à sa fenêtre. La force de l’expérience et son lien avec l’écriture le taraude. Il découvre, sur la couverture des Cahiers de l’herne qui rendent hommage aux 80 ans de Claude Levi-Strauss que l’ethnologue a choisi d’y être représenté avec un oiseau sur son épaule. Il considère que ce choix le rapproche de son point de vue : toutes les cultures ont prétendu avoir des relations avec les animaux et pourtant l’ethnologue les nomme « croyance ». Il lui écrit quelques 14 ans plus tard en lui envoyant son ouvrage écrit sous le tipi : « Le tipi est un oiseau blanc ». Le témoin lit aux enquêtrices les échanges de correspondance entre 2004 et 2006 avec l’ethnologue. Il revient sur la question de la reconnaissance et sur un autre texte demeuré inédit qui pose la question de l’expérience du chercheur et qui pourrait correspondre à ce qu’aurait pu être son mémoire d’ego-histoire, « Le récit au miroir. Essai sur l’expérience narrative ». Le texte est l’occasion d’évoquer plusieurs figures dont celles des disparus, Charles Joisten, Michel Vidal, Daniel Fabre. L’entretien se termine par une réflexion sur l’archivage des sources orales auquel il a participé avec intérêt et sur un retour rapide sur le groupe de travail mené sur le récit collectif qui a été un levier de changement et de réflexion pour nombre de chercheurs. Enfin, sur la question du changement éventuel de métier, même si d’autres auraient été possibles, il insiste sur le fait d’avoir adoré être chercheur.

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