Une médecin du Planning Familial évoque l’accompagnement des personnes transgenres et en particulier transmasculines dans sa pratique médicale

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Date

28 avril 2021

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  • Calames-20230503162012335
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Planning familial


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Pauline et al., « Une médecin du Planning Familial évoque l’accompagnement des personnes transgenres et en particulier transmasculines dans sa pratique médicale », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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Résumé 0

L’entretien, effectué en visioconférence, commence par le parcours professionnel de l’interviewée. Après avoir effectué son internat et exploré plusieurs spécialités, elle a travaillé dans un Planning familial, ce qui l’a sensibilisée à des problématiques féministes sur lesquelles elle n’avait pas reçu de formation. Via l’association OUTrans, elle a commencé à recevoir des patients transgenres en 2015, car elle était connue comme médecin militante. Lors des premiers rendez-vous avec des personnes transgenres, elle accusait un manque de connaissances et de formation, malgré des séminaires de sociologie auxquels elle a assisté, mais qui n’abordaient pas le volet médical de la transidentité. Néanmoins, elle aimait l’aspect humain lié à l’accompagnement des personnes ayant eu un accès aux soins difficile et elle avait envie d’apprendre. Son savoir sur la transidentité, elle le tient de ses patients transgenres qui sont bien renseignés par des associations ou sur internet. Elle a formé un réseau de praticiens sûrs, composé de médecins de diverses spécialités auprès desquels envoyer ses patients en cas de besoin. Elle explique ensuite que les enjeux médicaux spécifiques aux personnes transgenres sont similaires aux personnes qui ont recours à la Procréation médicale assistée (PMA) à l’étranger ou à une Interruption volontaire de grossesse (IVG) hors délai : il y a nécessité d’un suivi, mais il existe de l’appréhension des patients vis-à-vis des professionnels de santé, donc il est nécessaire de constituer un réseau de médecins sensibilisés à la transidentité. Ensuite, elle explique recevoir une quinzaine de patients transgenres par mois et il lui semble que ce chiffre augmente. La plupart de ses collègues ne suivent pas de patients transgenres car ils ne se sentent pas à l’aise, ni formés, pour prescrire une hormonothérapie. Ils estiment qu’il n’y a pas assez d’études sur les conséquences et ne souhaitent pas en prendre les responsabilités. C’est pour cela qu’elle a invité l’association OUTrans pour une demi-journée de formation sur la transidentité au planning familial, mais cela n’a pas suffit à faire changer d’avis certains praticiens. Elle trouve donc utile de participer au projet FOREST et à d’autres études pour rassurer les médecins et accompagner au mieux les personnes transgenres. Elle évoque ensuite ses deux filles adolescentes avec qui elle parle souvent de son métier et qu’elle sensibilise à la transidentité. La discussion se poursuit spécifiquement sur les personnes transmasculines. Celles-ci représentent la majorité de la patientèle transgenre de l’interviewée. La plupart des hommes transgenres, souvent jeunes, n’ont pas fait de chirurgie pour changer d’appareil sexuel ; des examens gynécologiques sont donc nécessaires. Elle insiste sur les problématiques sociales de la transidentité (administratif complexe, transphobie) qui ont un impact sur la santé générale et sexuelle des hommes transgenres. Ensuite, pour les aspects sexuels, il y a la fertilité, le dépistage, les effets secondaires de l’hormonothérapie comme la sécheresse vaginale qui doivent être pris en compte et discutés avec le patient, mais ce sont des sujets sensibles pour les hommes transgenres. Elle explique s’être renseignée sur le site de Chrysalide, une association qui partage et promeut la littérature scientifique sur la transidentité. Elle aurait souhaité être mieux formée sur la transidentité, notamment obtenir des données épidémiologiques, quantitatives, mais aussi sur les enjeux spécifiques à la transidentité en endocrinologie. L’interviewée répond en fin d’entretien aux questions socio-démographiques de l’étude.

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