Une médecin généraliste revient sur la prise en charge des personnes transgenres, en particulier transmasculines, au sein du Planning familial

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Un médecin au Planning familial revient sur son parcours professionnel jusqu’à l’accueil de ses premiers patients transgenres, six ans avant l’interview. Tout part d’un congrès du Planning familial où il est demandé de mettre en place un accompagnement des personnes transgenres. Les associations de sa ville ont également insisté sur la nécessité de cette orientation et ont formé l’interviewée et ses collègues sur la transidentité ; jusqu’ici elle n’avait aucune connaissance à ce sujet, ce qui l’effrayait. Aujourd’hui, tous les médecins du planning familial où elle exerce sont sensibilisés sur la question et ce doit être le cas de tout nouvel entrant, ce qui n’est pas le cas dans d’autres plannings familiaux. Cela engendre toutefois une sur-sollicitation et ils organisent des formations afin que d’autres médecins de la région puissent prendre en charge la patientèle transgenre. Elle considère justement que le fait d’être recommandée par la communauté peut être flatteur, mais aussi révélateur du peu de professionnels compétents sur ces questions, à l’échelle nationale. Elle insiste sur les enjeux spécifiques des personnes transgenres, notamment la nécessité d’une sensibilisation à la contraception et au dépistage, mais également à la santé mentale qu’elle estime indispensable à prendre en compte. Elle aborde la santé sexuelle des personnes transgenres lors de la première consultation, surtout l’hormonothérapie, la fertilité et le suivi gynécologique. Elle revient sur les douleurs génitales que peuvent ressentir les personnes transmasculines sous testostérone, ainsi que des difficultés sociales engendrées par la transphobie et la méconnaissance de la société sur le sujet. Les personnes non-binaires en souffrent encore plus. Elle alerte aussi sur les prises de risques sexuels de cette population. Pour mieux accompagner les personnes transgenres elle préconise de se renseigner sur tous les sujets qui peuvent les concerner spécifiquement, comme le chemsex, les effets des hormones. Tout en respectant les parcours, elle insiste sur l’importance de ne pas renvoyer les patients à leur situation de personne trans lorsque ce n’est pas le sujet de la consultation. Elle termine en donnant les raisons qui lui ont fait accepter cet entretien et en répondant aux questions socio-démographiques de l’étude.