Wasil retrace son récit de vie, informe sur sa sexualité et sa santé sexuelle puis formule des recommandations de prise en charge

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Date

6 janvier 2022

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Wasil et al., « Wasil retrace son récit de vie, informe sur sa sexualité et sa santé sexuelle puis formule des recommandations de prise en charge », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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Résumé 0

On interroge en visioconférence l’interviewé.e, personne trans non-binaire de 26 ans en reconversion professionnelle, qui revient sur son parcours de transition. Iel a démarré l’hormonothérapie en avril 2021 et subira une mammectomie une semaine après cet entretien. Iel est également investi.e dans le milieu associatif LGBTQIA+. Iel n’a pas eu le soutien de sa famille durant cette transition, politisée à l’extrême-droite, mais se considère bien entouré.e par les associations et la communauté des réseaux sociaux. Iel s’est tardivement identifié.e comme personne trans car iel manquait auparavant d’informations sur la transidentité et la non-binarité. De plus, au début de sa transition, iel a été confronté.e à la pression sociale et à la psychiatrisation qui remet en question la légitimité des personnes transgenres, de leur vécu et la rationalité de leurs choix. Iel a quitté le foyer familial à 17 ans, des années avant sa transition, car iel a un caractère indépendant. Néanmoins, ne pas être accepté.e par sa famille lea touché.e. On l’interroge ensuite sur son rapport au milieu médical. Iel a surtout côtoyé des psychologues et psychiatres pour des problèmes mentaux, notamment dépressifs, et a été stigmatisé pour cela dans son adolescence. Iel estime que la prescription d’antidépresseurs est trop facile et systématisée et préconise plus de thérapie. Sur la santé sexuelle, iel consulte auprès d’une femme cisgenre médecin généraliste car cela lea met plus à l’aise, de plus les associations LGBTQIA+ font de la prévention et de la sensibilisation sur ce sujet. Iel aborde également la santé sexuelle auprès de ses ami.e.s transgenres. Son rapport à son corps a évolué durant sa transition. Avant qu’elle s’identifie comme transgenre, iel n’était pas dégoûté.e par son corps, mais vivait une dépersonnalisation, ne le considérant pas comme le sien et depuis iel se réapproprie son corps. Néanmoins, ce phénomène a été brutalement accompagné d’une peur de la mort. Iel se réjouit de sa future mammectomie car cela l’aidera à mieux assumer sa non-binarité, notamment via ses habits qui ne devront plus être obligatoirement masculins pour qu’on ne lea considère pas comme une femme. Iel considère que les « binders » (vêtements pour aider à cacher la poitrine par compression) et autres accessoires de ce type sont utiles car ils empêchent des crises de dysphorie souvent violentes pour les personnes transgenres. Iel aborde ensuite son hormonothérapie et alerte sur la SoFECT, le parcours privilégié par le corps médical pour les personnes transgenres, mais au centre d’une vive controverse au sein de la communauté. Iel comptait abandonner son projet de transition car pensait la voie de la SoFECT obligatoire, mais a pris connaissance de parcours alternatifs plus rapides via les associations. Toutefois, cela oblige à consulter des praticiens éloignés géographiquement car peu traitent convenablement les personnes transgenres. Iel décrit les changements physiques et sexuels provoqués par l’hormonothérapie en commençant par évoquer sa voix, sa pilosité corporelle, son visage, la répartition des graisses et ses hanches. Iel est donc moins souvent mégenré.e dans sa vie de tous les jours, néanmoins son corps ne correspondant à aucun standard de genre, iel est mal perçu par certaines personnes qu’iel côtoie. L’évolution de ses organes sexuels l’a pris.e au dépourvu, nécessitant un temps d’adaptation. Iel n’a repris une vie sexuelle active que récemment, avec sa partenaire, femme transgenre. Il raconte plus tard les détails de cette relation. Il explique que relationner avec un.e autre transgenre lui semble plus simple et sain. Sa vie affective et sexuelle avant sa transition reposait sur les attentes de ses partenaires plutôt que son propre plaisir. Aujourd’hui, iel est satisfait de pouvoir explorer de nouvelles possibilités relationnelles comme le polyamour. Au sujet des enfants, iel ne désire pas en concevoir, mais réfléchit sur son désir de parentalité, via l’adoption par exemple. On l’interroge ensuite sur ses pratiques sexuelles, seul et avec sa partenaire, qui ont beaucoup évolué avec la prise de testostérone. Iel est déçu de ne pas pouvoir consommer de la pornographie saine où il peut s’identifier. Le consentement est au centre de sa relation actuelle, mais il évoque des situations passées où ce n’était pas le cas. Il évoque notamment un viol survenu quatre ans avant l’entretien. On l’interroge ensuite sur la prévention sexuelle. Iel prend des précautions lorsqu’il y a pénétration avec un pénis, hormis avec sa partenaire actuelle, et ne se protège pas lorsque cela n’implique que des vulves. Néanmoins, iel et sa partenaire se dépistent régulièrement. Étant sous traitements hormonaux, les deux ne pensent pas être capables de concevoir donc ne prennent pas ce risque en compte. Iel se renseigne sur ces sujets via des militants de la communauté sur les réseaux sociaux, son médecin traitant ne pouvant pas remplir ce rôle car inexpérimenté sur la transidentité. Enfin, iel revient sur ce qui l’a aidé à s’épanouir dans sa sexualité puis répond au questionnaire socio-démographique de l’étude

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