Un homme raconte sa vie d’agriculteur et éleveur à Saint-Paul-sur-Ubaye (deuxième partie)

Fiche du document

Date

7 décembre 1983

Type de document
Identifiants
  • Calames-202401261624315928
  • MMSH-PH-6248 [cote]
  • Cote(s) du dépositaire : SLG 120 [ancienne cote]
Relations

Ce document est lié à :
FR-130019801 [RCR établissement]

Ce document est lié à :
Fonds Musée de Salagon [Fonds ou collection]

Licences

Conditions d'accès : Contrat de dépôt signé avec le Musée ethnologique de Salagon. Contrat signé avec l'informateur. , Conditions d'utilisation : Document en ligne (téléchargement interdit) et réutilisation non commerciale autorisée.


Résumé 0

L’informateur, agriculteur de montagne, rapporte que les terres étaient labourées en juin, semées en seigle fin août ou début septembre, et récoltées en juillet de l’année suivante. Il précise qu’il utilisait une égreneuse, que son père avait achetée avant la guerre : elle permettait de remplacer le battage du blé avant de passer au tarare. La moisson se faisait avec un cheval attelé à la faucheuse puis à une javeleuse pour former les gerbes de blé. Ceux qui ne possédaient pas d'égreneuse, utilisaient encore le fléau. Ensuite, en coopérative ils ont acheté une batteuse qui a remplacé le battage et le tarare. Le passage à la moissonneuse-batteuse a provoqué une forte diminution de la culture du seigle : du fait de la longueur de sa tige, il se couche et passe moins bien dans la moissonneuse. Le fait que les machines soient détenues en commun était une contrainte. L’homme évoque la paille de seigle qui était parfois utilisée pour couvrir les toitures des maisons. Lui s’en servait pour nourrir les bêtes mélangé avec du “regain” c'est-à-dire la seconde coupe, le mélange s’appelait la mêlée. Il indique posséder 12 hectares de culture, en haut de la montagne, au col de Mirandol. Il explique le système de transport du foin dans des filets appelés trousses et descendus grâce à des câbles. Chaque filet était identifié par les initiales du propriétaire. Ce système a perduré de 1913 à 1957. Plus tard, les terres ont été louées pour la pâture. Au printemps, début mai, avant le troupeau commun de juillet, les éleveurs laissaient les moutons à l’aprimage. Puis début juillet, plusieurs agriculteurs payaient un berger commun pour faire garder leurs bêtes au vallon de Fouillouse. Les troupeaux redescendaient généralement pour la foire de Saint-Paul pour vendre les agneaux nés au printemps. La tonte de la laine se faisait à la main en février, en commun. Au moment de l’entretien, on compte quinze habitants sur la commune de Pont de l’Estrech sur l’année. L’informateur se souvient des parcelles qui étaient cultivées en seigle, très haut au-dessus du village. Tout le monde avait un jardin potager. Il plantait aussi des pommes de terre, des lentilles, des pois. Concernant l’irrigation, il commente un plan du circuit du canal destiné au moulin dont l’eau venait de l’Ubaye dont l’entretien était assez facile. La répartition de l’arrosage se faisait entre cinq propriétaires selon la surface des parcelles à arroser. Tout était consigné par écrit. Il est question d”’iscles”où poussait de l’osier, destiné à confectionner des paniers. La forêt communale avait une surface 3000 hectares, 12 000 hectares d’alpage, 100 hectares cultivables et 16 hectares réservés aux constructions. Les coupes de bois étaient faites à la Traverse. Dans le bois de Pela, les femmes ramassaient des airelles, des myrtilles, ou des champignons et à l’automne, elles ramassaient aussi le cynorrhodon pour faire de la confiture. Le genièvre rentrait surtout dans la composition des pâtés mais peu pour la liqueur. Dans tous les villages, les familles s’entendaient sur le jour de cuisson du pain au four banal, un tour de rôle était établi pour chauffer le four et préparer le feu. L’homme se souvient des fêtes : le 13 juin il y avait une procession pour demander la pluie, les rogations se faisaient fin mai, c’était l’occasion de confectionner de petites croix plantées ensuite dans les champs. Il explique qu’après la deuxième guerre mondiale, les cultures ont beaucoup changé car l’arrivée des tracteurs a fait abandonner les terres pentues.La forêt a gagné du terrain, et quelques vaches ont contribué à entretenir le terrain. L'informateur évoque les inondations et le tremblement de terre : son arrière grand-mère avait fait le vœu de placer une croix si le village était épargné. Il raconte ensuite l’histoire de son arrière- grand-père, colporteur de village en village, puis celle de son grand-père (1846-1909) qui avait rencontré, vers 1870, Monsieur Thimonnier (l’inventeur de la machine à coudre) pour qui il a travaillé ensuite comme agent commercial. Son père, âgé de 19 ans en 1909, a pris sa suite. Lors de la rétroconversion de la plateforme Ganoub vers Calames, certaines autorités issues du thésaurus de la phonothèque du Secteur Archives de la recherche de la MMSH n'ont pu être repris à l'identique dans le référentiel sujet de IdRef. Pour cette notice, il s'agit de : "1856".Production et technique du son : parlé ; voix d'homme.

document thumbnail

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en