L’histoire du mouvement de la réconciliation contre la coutume de la vendetta racontée par le folkloriste albanais Anton Çetta en 1993

Fiche du document

Date

17 août 1993

Type de document
Identifiants
  • Calames-2024052211515481567
  • MMSH-PH-5938 [cote]
  • F3750-F3751 [ancienne cote]
Relations

Ce document est lié à :
FR-130019801 [RCR établissement]

Ce document est lié à :
Fonds Pierre Laurence [Fonds ou collection]


Mots-clés 0

vendetta


Citer ce document

Anton Çetta et al., « L’histoire du mouvement de la réconciliation contre la coutume de la vendetta racontée par le folkloriste albanais Anton Çetta en 1993 », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


Partage / Export

Résumé 0

Le lendemain de leur rencontre avec le président du Kosovo, la délégation rencontre Anton Çetta en présence de Rexhep Ismajli. Professeur de littérature à l’université de Belgrade, Anton Çetta fait partie des fondateurs et animateurs du Comité de Réconciliation en 1990 pour enrayer la coutume de la “dette de sang”. Il est aussi, au moment de l’entretien, le président de l’association Mère Teresa par laquelle la délégation est venue au Kosovo. Il présente le mouvement d’action contre la “vendetta” ou “dette du sang” dont il fut animateur, selon laquelle crime doit être puni par le meurtre d’un membre de la famille de l’auteur. Il revient sur l’histoire de la “vendetta” et comment il s’est penché sur ce phénomène avec un groupe d’étudiants albanais qui ont choisi de combattre cette tradition à leur sortie de prison. Il raconte la création de groupes spontanés de réconciliation dès les débuts du mouvement en 1990 et détaille comment la réconciliation publique se passait dans les villages. Pour lui, ces actions de règlement non-violent de conflits ont été un grand succès. Parallèlement, d’autres actions promouvant l’aide entre familles ont été menées, le témoin explique de quoi il s’agit en donnant des exemples. En parlant de ce mouvement à des délégations étrangères, cela a éclairé l’opinion étrangère sur la situation des albanais au Kosovo et Anton Çetta s’en félicite. Anton Çetta explique que cette action contre la “dette du sang” semblait cruciale car le problème paraissait être ignoré. Il pense aussi que la pression de la police serbe a poussé les albanais à vouloir s’unir, et ce serait pourquoi le mouvement de réconciliation a eu du succès au Kosovo et ailleurs. Pour illustrer la réconciliation, le témoin détaille les étapes vers le règlement de conflits, qui datent parfois de plusieurs décennies en arrière : le dialogue avec la famille puis l’annonce du “pardon du sang” en public. Pierre Laurence pose la question du ressenti d’Anton Çetta lors de ces réconciliations qu’il décrit comme très touchantes. Il parle ensuite du projet de livre sur le sujet. Pierre Laurence pose ensuite la question du rôle des femmes dans ces actions pour la réconciliation et le témoin raconte plusieurs histoires dans lesquelles elles ont permis le pardon. L’attitude de la police serbe face à ces actions de la réconciliation est ensuite abordée par le professeur, puis il parle de l’importance de la parole donnée qui fait que les familles ne reviennent pas sur la réconciliation, mais aussi des cas où la réconciliation n’a pas marché. Le témoin explique ensuite le rôle du kanun de Lekë Dukagjini (prince albanais), qui rassemble le droit coutumier qui régissait les relations inter-claniques en Albanie médiévale. C’est de ce kanun qu’est issue la coutume de la vendetta. Le témoin revient sur l’engouement qu’il a eu autour de la réconciliation se souvient d’autres cas de réconciliations marquantes pour lesquels il souligne le rôle de l’éducation. En fin d’entretien, le professeur de littérature se souvient d’une nouvelle de Maupassant qui porte sur la vendetta corse

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en