Un agriculteur originaire de Saint-Paul-sur-Ubaye fait le récit de ses activités

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Date

22 novembre 1983

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  • Calames-2024052618591191712
  • MMSH-PH-4573 [cote]
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Musset Danielle et al., « Un agriculteur originaire de Saint-Paul-sur-Ubaye fait le récit de ses activités », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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L’informateur indique que les terres de sa famille ont été achetées en 1896 par son grand-père. Pour la plupart elles étaient destinées à la culture du foin, du seigle, un peu de blé et de l’avoine de printemps. Il cultivait aussi des lentilles, des pommes de terre, et des “eres”, une variété de graines pour nourrir les animaux. Il se souvient qu’ils embauchaient quelques piémontais pour la saison d’été pour faucher les blés après la deuxième guerre mondiale jusqu’en 1960. Plus tard, ils ont utilisé la motofaucheuse sauf pour les zones difficiles d’accès qu’ils continuaient de faucher à main. Le transport se faisait à dos de mulet et le ballot de foin (100 kg environ) était transporté dans un filet appelé trousse. La construction des maisons, en pente, faisait en sorte que le niveau supérieur qui abritait la grange, avait un accès arrière de plain pied pour engranger le foin, alors que l’habitation dont le mur nord était enterré se situait sous la grange. Le foin était trié par qualité en fonction de sa finesse, et était réservé aux agneaux. Ils rentraient environ 400 trousses de foin pour l’hiver et cela permettait de nourrir une quarantaine de brebis mères, une génisse ou deux, un cheval, et un mulet. Il faisait aussi des coupes de bois, essentiellement du sapin et du mélèze qu’il allait couper dans la forêt pour le transporter ensuite à dos de mulet. Le pin et l’épicéa ne s’utilisaient pas en charpente car leur bois tendre était vite attaqué par des insectes. Au printemps, il fallait nettoyer les canaux d’arrosage collectif, (construits au XVIIIe) qui irriguaient les prairies naturelles. C’était une corvée collective et il existait un règlement écrit qui régentait l’usage des canaux appelés “béliaires”. Certains de ceux-ci étaient en bois; ces canaux, appelés gorges, étaient creusés après équarrissage du tronc, à l’aide d’une sorte de pioche, dans de gros mélèzes bien droits taillés sur place et tirés à cheval. C’était une activité printanière pour que tout soit prêt pour l’arrosage estival. Les canaux secondaires “petits béliaires” étaient placés en fonction de la pente pour réguler le débit de l’eau. C’était un gros travail de préparation. En général, il ne faisait que deux coupes de prairie dans l’été, et l’arrosage commençait après la foire de Barcelonnette en juin pour finir fin août. Le labourage se faisait avec de petites charrues appelées araires, utilisées jusqu’après les années quarante. Ensuite, d’autres outils ont été utilisés comme la brabanette, ou la charrue bourguignonne toujours tirée par des chevaux. Les moutons sortaient au printemps jusqu’à fin septembre; il cite un dicton : “à la saint Marc il faut sortir la brebis du parc”. Sur toutes les parcelles à semer il y avait une cabane ou “maïre”, qui servait à se mettre à l’abri. Les deux ou trois vaches qu’ils possédaient ne sortaient que le matin et le soir et servaient surtout à faire du beurre et du fromage. En juin, c’était surtout la période pour préparer les terres, les fumer, les labourer en vue de semer le seigle fin août. Il transportait le fumier dans des banastes (grande corbeille) qui s’ouvraient sur le fonds pour faire tomber le contenu. Ils semaient ensuite, à la lune vieille, c'est-à-dire descendante. Pour moissonner, ils utilisaient la faux, les femmes ramassaient les épis pour faire des gerbes qu’elles attachaient pour former des gerbiers, un assemblage vertical d’une vingtaine de gerbes qu’il fallait laisser sécher. Ils ramassaient ensuite le tout avec une petite charrette basse recouverte d’un drap. Le blé était ensuite battu sur une planche avec un bâton, et vanné avec une tarare. La paille était engrangée pour la litière et servait aussi en” mêlée”, mélangée avec du foin pour nourrir les chevaux et les vaches. La première faucheuse, utilisée pendant la deuxième guerre mondiale, fonctionnait avec un cheval. Le blé était stocké dans des caisses à compartiments appelées grenier, et porté au moulin à la Condamine. Il confectionnait leur pain. Ils cultivaient aussi des lentilles, mais ont abandonné plus tard. Le travail était plus dur car il n’y avait pas de mécanisation à son époque. Il raconte qu’il chassait la marmotte qu’il piégeait et consommait, il vendait aussi sa peau et faisait fondre la graisse. Il nomme ensuite une huile faite avec l’“afouatou” dont on récupérait le noyau pour l’huile. Il cite aussi le ramassage du genièvre pour la liqueur, l’épine vinette pour faire de la confiture, et la prunelle. Il ramassait quelques plantes comme les mauves qui servaient pour les lavements pour les bêtes, des violettes, des campanules, mais aussi des airelles, des groseilles, des framboises. Concernant les coupes de bois, les bûcherons ne coupaient qu’à la hache et transportaient le bois avec des chariots.L’entretien se termine sur les questions de limites de propriétés et de la façon dont on les repère avec des indices comme les pierres, ou les talus.

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