La responsable des programmes des équipements publics des villes nouvelles de l'étang de Berre raconte son parcours au sein de l’établissement et brosse le portrait d'un projet qui a marqué l'histoire de la région

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Date

18 mai 2004

Type de document
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  • Calames-20240724175184645
  • MMSH-PH-5820 [cote]
  • F4383 [ancienne cote]
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FR-130019801 [RCR établissement]

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Archives de l'INAMA/ENSA-M [Fonds ou collection]


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1977


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Anne-Marie Henriot, « La responsable des programmes des équipements publics des villes nouvelles de l'étang de Berre raconte son parcours au sein de l’établissement et brosse le portrait d'un projet qui a marqué l'histoire de la région », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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Résumé 0

Anne-Marie Henriot a été l’une des trois programmatrices de l’EPAREB (établissement public d’aménagement des rives de l’étang de Berre) dès 1977. Elle rentre à l’EPAREB en avril 1974 par hasard, après avoir pris connaissance qu’un poste de documentaliste était à pourvoir. C’est à travers les livres et publications qu’elle lisait, ainsi que les demandes des équipes de l’EPAREB, qu’elle a pu s’immerger dans le monde de l’aménagement et de l’urbanisme. Du fait de son parcours en sciences humaines, elle intègre, quatre ans plus tard, un poste de programmation des équipements publics dans le domaine de la petite enfance. Parallèlement à ces missions, Anne-Marie Henriot participe à la mise en place de la circulaire « Habitat et vie sociale » (HVS) et du fonds d’aménagement urbain (FAU) de mars 1977. Ancêtres de la politique de la ville, ces directives avaient pour but de revaloriser des quartiers urbains en difficulté et de réduire les inégalités sociales entre territoires. À Miramas, il s’agissait d’intervenir sur les quartiers nord de la ville. Anne-Marie Henriot revient donc sur son rôle de médiatrice entre les élus des collectivités et la machine aménageuse EPAREB. Avant de construire les équipements, elle définissait par exemple plusieurs politiques avec les élus afin d’adapter les projets à leur public. Cette manière de prendre en compte l’existant et de se préoccuper des questions de l’équipement était bien différente de l’approche des programmateurs des villes nouvelles de la région parisienne, qui ne s’y sont intéressés que dix ans plus tard. Suite au climat économique tendu de 1978, 28 personnes sur un effectif de 90, sont licenciées, et Anne-Marie Henriot se retrouve seule programmatrice pour l’ensemble du territoire. Elle se concentre donc sur deux communes, plus demandeuses que les autres, Vitrolles et Miramas. La programmatrice revient sur les deux grandes équipes de l’EPAREB. À l’est, l’équipe, dirigé par Dominique Becker, comprenait par exemple Nicole Flavin, Georges Demouchy et Bernard Olives ; à l’ouest, l’équipe, dirigée par Ernest Hussy, accueillait Jean-Michel Guénod et Joël Ricorday, puis Emile Bayer en 1982. Elle raconte les changements politiques de ces deux villes et dans la direction de l’EPAREB : l’élection de Georges Thorrand en 1979 à Miramas et l’arrivée de Lucien Gallas et Jean Ecochard en 1982 dans l’EPA. L’opposition très forte de l’époque entre le PS et le PC sur le territoire de l’étang de Berre s’est notamment fait ressentir au sein du Syndicat communautaire d’aménagement (SCA), qui regroupait notamment les villes de Fos-sur-Mer, Istres et Miramas. Elle évoque à cette occasion le rôle de François Bernardini, directeur général du SCA de 1979 à 2001. Anne-Marie Henriot revient ensuite sur l’action syndicale qui a émergé dans l’EPAREB et les revendications très « soixante-huitardes » des employés, qui voulaient pouvoir intervenir sur le contenu de leur travail. De son point de vue, la direction, celle de Jean-Claude Droin comme celle de Lucien Gallas et de Jean Ecochard, s’est appuyée sur des clivages au sein de l’EPAREB pour casser ces revendications. La direction opposait les personnes « du dehors » et les locaux, les locaux aux « très » locaux qui venaient de la ville même, et les personnes qui étaient dans les métiers de la conception et de l’encadrement à ceux qui étaient dessinateurs ou projeteurs. Après être rapidement revenue sur le déclin de l’EPAREB dans le milieu des années 1980, Anne-Marie Henriot s’exprime sur l’image négative de l’établissement. Ayant participé au projet, elle sait ce qui y a été fait, et souligne que l’EPAREB a été un espace de formation incroyable pour elle, ainsi qu’un terrain d’aventure et d’inventivité pour tous. Des amalgames récurrents sont faits entre la ZAC des Pins à Vitrolles et ce qu’a produit la ville nouvelle, ce que Anne-Marie Henriot trouve insultant pour les professionnels qui ont été dans l’EPA. Elle regrette le manque d’intérêt de Jean-Eudes Roullier pour les villes nouvelles non parisiennes et l’insistance d’appliquer le modèle des villes nouvelles de Paris alors que les contextes géographiques, économiques, socio-politiques et institutionnels étaient très différents. La programmatrice décrit aussi rapidement le rôle de Henry Chabert, directeur général de l’EPAREB à partir de 1996. Enfin, l’enquêteur fait remarquer que cette aire métropolitaine a visiblement eu du mal à fonctionner ensemble et à créer des projets intercommunaux. Anne-Marie Henriot propose alors une lecture historique et politique du territoire. Région très morcelée géographiquement, elle l’est aussi politiquement, avec des affrontements frontaux entre le parti communiste et le parti socialiste. À une époque où toutes les grandes métropoles se constituent en communautés urbaines avec les communes des alentours, le refus de Gaston Defferre (maire de Marseille de 1953 à 1986) de participer, ou même de voir créer dans la région une initiative de ce type, a contribué fortement à l’échec de tout projet de cohérence pour le territoire.

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