info:eu-repo/semantics/OpenAccess
« Se détacher de l'alcool : expériences d'usagers recourant aux soins. Tendances n° 167 », Documentation-administrative.gouv.fr
Les personnes dépendantes à l'alcool, en démarche de soins addictologiques, décrivent des trajectoires complexes, où le soin s'entremêle à des périodes itératives d'usage contrôlé, d'arrêt prolongé et de rechute.Le trouble de l'usage de l'alcool s'installe le plus souvent dès l'adolescence, puis s'intensifie à l'âge adulte, quand les principales motivations à consommer sont : contrer l'ennui, le besoin d'anesthésier la souffrance morale et physique et tenter de surmonter des difficultés au travail.Pour beaucoup d'usagers, le médecin traitant constitue un point d'ancrage, qui suit souvent leur trajectoire de soins depuis plusieurs années. De même, le centre de soins de prévention et d'accompagnement en addictologie (CSAPA) constitue un point de repère bien identifié par les patients.L'hospitalisation pour sevrage est appréhendée comme un temps de repos physique et psychique, et une mise à distance de l'alcool. Une majorité de patients considèrent que le sevrage constitue un préalable à un traitement de la dépendance effectué dans un second temps en service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) ou à l'hôpital de jour (HDJ). Ils rapportent y découvrir des « boîtes à outils » pour gérer l'envie de consommer.Au fil de la trajectoire des personnes, la perception des soins pour se détacher de l'alcool évolue : certains ateliers collectifs, conseils ou interprétations proposés par les professionnels qui paraissaient insignifiants à la sortie d'un SMR ou d'un HDJ prennent sens à distance.