1 novembre 2010
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Emmanuelle Guyavarch et al., « La mortalité violente dans trois régions rurales du Sénégal », Archined : l'archive ouverte de l'INED, ID : 10.1007/s10680-010-9213-y
Nous avons mesuré le niveau de la mortalité violente et ses causes au cours de la période 1985–2004 dans trois sites ruraux du Sénégal dont la population a fait l’objet d’une observation démographique suivie : Bandafassi, Niakhar et Mlomp. Le taux comparatif de mortalité violente est de 31 décès pour 100.000 habitants et par an à Niakhar, 56 à Bandafassi et 102 à Mlomp. Les causes de décès violents reflètent dans l’ensemble le mode de vie rural, avec relativement peu de décès liés aux accidents de la voie publique (1,9 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 3,0 à Bandafassi et 2,0 à Mlomp) mais en revanche de nombreux décès liés aux chutes (8,6 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 15,1 à Bandafassi et 23,3 à Mlomp). La mortalité varie beaucoup pour certaines causes. Les morsures de serpent par exemple occasionnent 0,1 décès pour 100.000 habitants à Niakhar, 13,4 à Bandafassi et 3,0 à Mlomp. Les écarts d’un site à l’autre sont liés dans ce cas à la plus ou moins grande abondance de la faune sauvage, elle-même liée aux différences de milieu de vie et de densité de population (144 habitants au km2 à Niakhar, contre 19 à Bandafassi et 114 à Mlomp). Bien que les régions rurales étudiées soient encore peu affectées par les causes de décès violents associées au développement comme les accidents de la circulation, la mortalité violente y est importante.