1998
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Jean-Pierre Darmon, « Le décor privé : mosaïques et peintures murales en Armorique », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, ID : 10.3406/abpo.1998.3989
Un rappel des principaux décors inventoriés dans les sites urbains et surtout les villas des quatre cités de la péninsule armoricaine (Osismes, Vénètes, Coriosolites, Riédons) fait apparaître une grande rareté des revêtements de sol en opus tessellatum et des peintures murales de type classique. En revanche, l'opus sectile rustique, en matériaux surtout communs (schistes, calcaires), et les décors peints à incrustation de coquillages, sont d'un usage généralisé, particulièrement dans les espaces thermaux. Ces pratiques originales, variantes régionales dérivées de lointains modèles classiques, se retrouvent dans les cités voisines (Namnètes, Turons, Santons) et laissent percevoir un espace armoricain qui a su développer, entre les IIe et IVe siècles, des formes particulières de romanisation, protégé qu'il était, sans doute, par l'ignorance où le reste de l'Empire tenait ces confins extrême-occidentaux, à l'écart des grands axes fluviaux et sans grande valeur stratégique ni économique.