1999
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Christian Brunel, « L'élevage dans le Nord de la France (XIe-XIIIe siècles). Quelques jalons de recherche », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, ID : 10.3406/abpo.1999.4014
Sollicités par les archéozoologues et conviés à une nécessaire révision de l'histoire des systèmes agraires, les historiens de l'élevage médiéval se doivent d'être plus attentifs à la collecte des données de base : chiffrage et composition des troupeaux, taille des cheptels paysans, superficies des espaces dédiés à l'élevage. Une première approche des troupeaux monastiques de Picardie et d'Ile-de-France permet de détecter l'existence d'unités quasi standardisées : troupeaux de 500 moutons, de 20 vaches et de 10 à 20 chevaux environ, par exemple. La paisson forestière et la commercialisation précoce des porcins, mieux connues du fait d'un contrôle strict de leurs parcours, suggèrent également d'orienter les recherches vers le milieu de la boucherie (rurale et urbaine) et de reconsidérer le rôle de marchés locaux des bourgs ruraux. Quant à la triade de labour que forment l'âne, le bœuf et le cheval, après une longue utilisation parallèle, l 'âne et le bœuf sont progressivement éclipsés dans le dernier tiers du XIIe siècle, tandis que les chevaux se répandent de plus en plus pour le charroi et le hersage, avant d'être employés fréquemment aux labours au XIIIe siècle.