1999
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Jacques Mulliez, « Essai sur le rapport éventuel entre « révolution agricole » et utilisation du cheval de labour », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, ID : 10.3406/abpo.1999.4016
Ce qui est essentiel dans la France agricole d'Ancien Régime, c'est la spécialisation entre pays de grains et pays d'élevage. Les premiers utilisent la force de travail du cheval, les seconds celle du bœuf. Depuis le XVIIIe siècle au moins, cette différence fait l'objet d'une appréciation qualitative : le cheval est associé à la « grande culture » donc regardé comme symbole du progrès agricole. Cependant ; on ne peut pas dire que l'utilisation du cheval constitue le corollaire nécessaire des progrès en agriculture : le nord utilise des chevaux longtemps avant la Révolution agricole et le sud longtemps après. Il existe en fait plusieurs type d'élevage du cheval qui procèdent d'une évolution et d'une spécialisation progressives. « À l'origine », l'élevage du cheval était un « élevage sauvage » fait sur les terres incultes. Au XIXe siècle, les chevaux de trait de certaines régions vont acquérir une certaine notoriété. L'élevage du cheval s'organise alors en régions naisseuses (peuplées de juments et de poulains), et régions utilisatrices. Au cours des XIXe et XXe siècles, les bidets vont être remplacés par des chevaux de trait issus des pays naisseurs.