1993
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
John A. Dickinson et al., « Les populations amérindiennes de la vallée laurentienne, 1608-1765 », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1993.1834
L'historiographie de la dynamique démographique des populations américaines a beaucoup insisté sur leur chute dramatique suite au choc microbien. En raison de sources relativement abondantes, la vallée du Saint-Laurent constitue une aire privilégiée pour l'observation de l'évolution des populations autochtones. Suite à une première série d'épidémies dans les années 1630, les effectifs baissent d'environ 500 à environ 200 individus. Ces pertes sont compensées par des migrations importantes de Hurons dès les années 1650, et d'Iroquois et d'Abénakis par la suite, qui permettent de largement dépasser les effectifs initiaux. Au XVIIIe siècle, la population des villages auprès des défrichements français se stabilise autour de 2 500 individus et se gonfle jusqu'à plus de 4 000 en temps de guerre avec l'arrivée des réfugiés. Les résultats de cette enquête soulignent la capacité des populations amérindiennes à se maintenir et même à croître sur un territoire donné, longtemps après l'arrivée des Européens ainsi que l'importance des migrations dans la dynamique démographique autochtone.