1995
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Frans van Poppel et al., « "La cause principale des différences c'est le crime" : essai d'explication de la surmortalité des enfants illégitimes à La Haye au milieu du XIXe siècle », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.1995.1901
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le taux de mortalité des enfants illégitimes était encore nettement plus élevé que celui des enfants légitimes. Afin de déterminer les facteurs susceptibles de rendre compte de cette surmortalité, l'ensemble de naissances illégitimes survenues à La Haye de 1850 à 1852 a été suivi jusqu'au cinquième anniversaire. L'étude a croisé les données fournies par l'état civil et celles du registre de population de la ville. Une étude comparée des caractéristiques des enfants et de celles de leurs parents a été réalisée entre légitimes et illégitimes. Les résultats sont très nets : c'est à partir du premier mois que le risque de surmortalité des enfants illégitimes s'élevait. L'analyse multivariée montre que les facteurs les plus importants de cette surmortalité sont l'âge de la mère, l'origine régionale et le groupe socio-professionnel de la personne qui a notifié la naissance. Plus la mère est jeune, ou au contraire d'âge mûr, et plus son enfant a de risques de mourir en bas âge. Ces risques sont également particulièrement élevés lorsque la mère est née hors de la ville ou lorsque la naissance a été notifiée par une sage-femme ou un médecin (indice de l'absence d'entourage proche, de vie solitaire ou d'obligation de reprendre le travail). Dans un tel contexte, la possibilité ou non d'allaiter l'enfant a pu jouer un rôle décisif.